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Actualité éditoriale de l'écologie politique - 2015/2016

Publié le

L'actualité éditoriale de l'écologie politique depuis novembre 2015

Octobre 2015

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Octobre 2016

Octobre 2015

Capture d’écran 2016-07-29 à 12.25.35.pngPertubateurs endocriniens, lobbyistes et eurocrates : une bataille d'influence contre la santé

Stéphane HOREL

La Découverte, 334 pages, 12.99€

C’est l’histoire d’une lutte d’influence qui a un impact sur votre vie, votre petit déjeuner, les testicules de votre fils, le cerveau de votre nièce. En 2009, l’Europe a lancé un compte à rebours : elle a décidé de réglementer les perturbateurs endocriniens et même d’en interdire certains. Omniprésents, ces produits chimiques se nichent dans les pesticides ou les peintures, les tongs ou le shampoing, les lasagnes et votre organisme. Suspectés de participer à l’augmentation des maladies « modernes » comme l’infertilité, les cancers du sein et de la prostate, le diabète ou l’obésité, ils font partie des plus grands défis de santé publique aujourd’hui. Mais les enjeux économiques sont colossaux et les industriels toujours aux aguets. À Bruxelles, leurs puissants lobbies s’activent dans les coulisses des institutions européennes pour influencer cette décision qui menace leurs affaires.
Après trois ans d’enquête et le dépouillement de milliers de pages de documents confidentiels, Stéphane Horel lève le voile dans ce livre sur ces stratégies employées par les lobbies de la chimie, des pesticides et du plastique et leurs alliés pour court-circuiter la réglementation. Ces documents permettent une incroyable plongée dans l’intimité de la correspondance entre lobbyistes et fonctionnaires de la Commission européenne. En direct de la « bulle bruxelloise » où la complaisance à l’égard de l’industrie semble la norme, cette enquête en forme de thriller raconte aussi le combat de ceux qui résistent à l’influence pour défendre une certaine idée de l’intérêt général et de la démocratie.

Capture d’écran 2016-07-29 à 14.33.05.pngLe fil rouge de l'écologie

entretiens avec André GORZ

Editions de l'EHESS, 109 pages, 9.00€

Pionnier de l’écologie politique, André Gorz révèle sa persistante actualité dans cette discussion inédite et peu convenue sur des thèmes variés – du rapport de l’humain avec la nature à l’usage des technologies, de la cause féministe au rôle des intellectuels.
Ces trois entretiens – parus en 1990, 2003 et 2005 – révèlent l’actualité de la réflexion d’André Gorz sur le sens de la vie. Associant une critique du travail aliéné et une vision écologiste de la « bonne vie », son utopie est celle d’une civilisation du temps libéré : elle suppose un divorce entre le travail, qui doit être réduit, et le revenu, qui doit être garanti, afin que chacun tout au long de la vie puisse se livrer à une multiplicité d’activités autodéterminées – créatives, solidaires, militantes.
« André Gorz a mûri, au fil de livres engagés de nature à la fois philosophique et sociopolitique, une réflexion existentielle sur le sens de la vie contrarié par la mégamachine capitaliste qui réduit l’être humain à la fonction de travailler et consommer. » (Willy Gianinazzi)

Capture d’écran 2016-07-29 à 12.14.20.pngLes Saboteurs du climat

Nicolas DE LA CASINIÈRE

Seuil, 144 pages, 10.00€

Le changement climatique, à qui la faute ? Vous, moi, les Etats, les riches, les pauvres ? Oui, mais pas seulement. Derrière les émissions de gaz à effet de serre, des multinationales et des banques s’obstinent au nom du profit à maintenir le vieux monde, fondé sur le charbon, le pétrole ou le gaz. Elles financent les climato-sceptiques et influencent les gouvernements par un lobbying d’autant plus intense qu’il est caché. Elles soutiennent une agriculture industrielle désastreuse et une déforestation dramatique. Elles brandissent l’éco-blanchiment pour détourner les regards.
Dans cette enquête fourmillant d’informations méconnues, Nicolas de La Casinière démonte les ressorts de la mécanique qui empêche une lutte résolue pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Une mécanique où de grandes groupes français, comme Total, Société générale ou Michelin, jouent un rôle notable. Pour enrayer le changement climatique, il faut empêcher de nuire les saboteurs du climat. En commençant par bien les connaître.
Nicolas de la Casinière est journaliste, écrivain et illustrateur. Il est le correspondant à Nantes de Reporterre et de Libération.
Ce livre est édité en partenariat avec Reporterre, le quotidien de l'écologie sur Internet.

Capture d’écran 2016-07-29 à 12.09.16.pngSortons de l'age des fossiles!

Maxime COMBES

Seuil, 288 pages, 18.00

Les entrailles de la Terre contiennent suffisamment de pétrole, de gaz et de charbon pour déclencher le chaos climatique. Prendre au sérieux le réchauffement climatique implique de laisser dans le sol la majorité des réserves d’énergies fossiles connues. Pour survivre, nous sommes donc condamnés à apprendre à vivre sans brûler des énergies fossiles dangereusement surabondantes.
Ceux qui tergiversent, ceux qui s’y refusent, ceux qui étendent la logique extractiviste en forant toujours plus loin et toujours plus sale, ceux qui professent que les marchés, la finance ou les technosciences vont sauver le climat nous détournent de l’essentiel. Ils gaspillent le temps et les ressources dont nous avons besoin pour enclencher la transition.
Nous ne nous résignons pas au naufrage planétaire. Contre l’extractivisme, les hydrocarbures de schiste, les grands projets inutiles et la marchandisation de l’énergie et du climat, nous inventons aujourd’hui les contours d’un monde décarboné, soutenable et convivial de demain. Il est temps de sortir de l’âge des fossiles. La transition, c’est maintenant !
Maxime Combes est économiste et membre d’Attac France, engagé dans les mobilisations citoyennes autour des grands enjeux environnementaux et énergétiques nationaux et mondiaux. Également contributeur du magazine en ligne Basta ! (bastamag.net), il est coauteur de l’ouvrage publié par Attac, La nature n’a pas de prix (Paris, LLL, 2012) et de Crime climatique stop ! (Seuil, « Anthropocène », août 2015).

Capture d’écran 2016-08-03 à 15.13.32.pngLettre à un Inuit de 2022

Jean MALAURIE

Fayard, 168 pages, 15.00

« Voici bientôt soixante ans que je parcours l’Arctique, du Groenland à la Sibérie, ses immenses déserts glacés habités par des sociétés ancestrales au destin héroïque.

Adressée aux citoyens du grand Nord, cette lettre est un cri d’alarme : Résistez mes amis ! En n’acceptant l’exploitation des richesses pétrolières et minières de l’Arctique qu’avec votre sagesse. L’Occident est mauvais et nous avons besoin de vous. Le matérialisme nous conduit à notre perte.

Puisse le citoyen inuit de 2022 voir le rêve des explorateurs se réaliser : un pôle non pollué où règnera un humanisme écologique. Il est urgent de reconnaître la prescience des peuples premiers et de prendre enfin humblement conscience que leur volonté obstinée de respecter cette nature ne fait pas d’eux des retardataires, mais des précurseurs. Telle est la force de leur pensée sauvage. »

Ce vibrant appel est celui d’un ambassadeur de bonne volonté de l’Arctique à l’Unesco qui observe, avec un regard angoissé, la disparition d’une part de l’intelligence humaine et de ses mystères.

Capture d’écran 2016-08-03 à 16.27.07.pngOsons !

Nicolas HULOT

Les Liens qui Liberent, 96 pages, 4.90 €

Ce manifeste écrit par Nicolas Hulot est un cri du cœur, un plaidoyer pour l’action, un ultime appel à la mobilisation et un coup de poing sur la table des négociations climat avant le grand rendez-vous de la COP21. Il engage chacun à apporter sa contribution dans l’écriture d’un nouveau chapitre de l’aventure humaine, à nous changer nous mêmes et par ce biais à changer le monde.

Diagnostic implacable, constat lucide mais surtout propositions concrètes pour les responsables politiques et pistes d’action accessibles pour chacun d’entre nous, cet ouvrage est l’aboutissement de son engagement et de sa vision en toute liberté des solutions à « prescrire » avant et après la COP21. L’urgence est à l’action. En 12 propositions concrètes, Nicolas Hulot dresse, avec sa Fondation, une feuille de route alternative pour les États et suggère 10 engagements individuels pour que chacun puisse également faire bouger les lignes à son niveau.

Depuis 40 ans, Nicolas Hulot parcourt la planète. Témoin de sa lente destruction, il a décidé de devenir un des acteurs de sa reconstruction. Au côté de sa Fondation pour la Nature et l’Homme ou en parlant aux oreilles des décideurs, il contribue à faire évoluer les mentalités.

Lforet.pnge climat qui cache la foret

Guillaume SAINTENY

Rue de l'échiquier, 272 pages, 18.00

La priorité accordée aujourd'hui au climat par les États, les ONG, les médias, est-elle justifiée ? Sa place dans les politiques environnementales n'est-elle pas excessive ? Soulever cette simple question apparaît, en soi, iconoclaste, dégage un parfum de scandale et s'apparente à une démarche politiquement incorrecte, tant il semble communément admis que « la lutte contre le réchauffement climatique » constitue la mère de toutes les batailles environnementales. Entendons-nous bien : des milliers d'études scientifiques ont mis en évidence un phénomène de changement climatique. Toutefois, cette question a pris, depuis les années 1990, une importance telle qu'elle en vient non seulement à dominer les politiques environnementales, mais aussi à les escamoter voire à leur nuire.
Or, si le changement climatique constitue incontestablement un enjeu environnemental majeur, il n'apparaît pas plus important que la pollution de l'air, la pollution de l'eau, l'érosion de la biodiversité voire la dégradation des sols. Guillaume Sainteny le démontre en comparant, par exemple, le nombre de décès prématurés dus à ces phénomènes, leurs coûts économiques ou encore la hiérarchie des constats et recommandations des grandes organisations internationales.

entre.pngL'entreprise au défi du climat

Frédéric BAULE, Xavier BECQUEY, Cécile RENOUARD

Editions de l'Atelier, 200 pages, 19.00

Les modèles économiques fondés sur une consommation sans cesse plus grande d’énergie fossile provoquent une hausse des températures qui menace la vie même de la planète. Face à ce défi climatique et à l’épuise­ment de l’ensemble des ressources fournies par la Terre, les entreprises sont placées devant un dilemme : faut-il attendre une invention scienti­fique qui résoudrait comme par miracle le problème, laisser les États et les ONG réparer les dégâts d’une production qui n’aurait pas les moyens de se décarboner, ou commencer dès maintenant à agir au sein même des lieux où se crée la richesse ?

Écrit par deux cadres dirigeants ayant travaillé au sein d’Alstom et de Total et une spécialiste de l’éthique des affaires, ce livre montre, exemples à l’appui, que les entreprises ont des marges de manœuvre pour opérer les révolutions nécessaires à la préservation du climat. Après avoir mis en perspective les questions énergétiques et climatiques, expliqué la gravité des enjeux, Frédéric Baule, Xavier Becquey et Cécile Renouard repèrent, sans gommer les freins et les blocages, les leviers qui permettent aux entreprises de prendre une part décisive à la préservation du climat.

Réussir ce défi peut s’avérer passionnant. Il est à portée de main. Les vrais obstacles ne sont ni technologiques ni financiers mais managériaux et stratégiques, politiques et éthiques. L’entreprise ne peut pas en effet se réduire à une question de résultat financier, de cash et de cours de bourse. Elle constitue d’abord une manière d’agir et de transformer le monde au service de biens communs locaux et mondiaux.

Capture d’écran 2016-08-03 à 16.02.02.pngClimat : y voir clair pour agir

Sebastien BALIBAR

Le pommier, 17.00

La Terre se réchauffe, les conférences internationales sur le Climat se succèdent, mais les États tardent à agir ensemble. Il est pourtant urgent de prendre des mesures vigoureuses à l'échelle mondiale pour réduire la pollution de la Planète et éviter la catastrophe que les climatologues prédisent.

Au carrefour des problèmes de climat et d'énergie, le physicien Sébastien Balibar résume l'état de nos connaissances et les prédictions des climatologues pour l'avenir, avant d'en déduire l'objectif commun qui doit guider les politiques énergétiques des États.

Dans tous les pays, il faut réduire les émissions de « gaz à effet de serre » en dessous d'une tonne et demie par habitant et par an. Nous en sommes très loin pour l'instant, et certains pays comme les États-Unis, le Canada ou l'Allemagne plus que d'autres comme la France, la Suède et même la Chine. Tous devront faire des efforts mais certains auront besoin d'aide.

L’auteur passe en revue, analyse, critique et propose des solutions qui permettront aux différents pays de choisir les scénarios de transition énergétique les mieux adaptés à leur situation propre, ceux qui leur permettront d'atteindre l'objectif commun. La comparaison qu'il détaille entre la France et l'Allemagne est particulièrement instructive.

Capture d’écran 2016-08-03 à 16.46.10.pngQue feriez-vous si vous saviez ? Des climatologues face à la désinformation

Catherine GUILYARDI, Eric GUILYARDI

Le pommier, 190 pages, 17.00 €

Ce livre raconte l’aventure d’une communauté humaine, celle des climatologues, engagés comme peu de chercheurs avant eux et à cette échelle, dans un combat loin de leurs laboratoires. Et quel combat !

Comment, quand on est climatologue, faire entendre l’urgence climatique sans être ni inaudible, ni alarmiste ? Et ce dans un monde hypermédiatisé où les négateurs du climat ont tribune ouverte dans certains médias ? De l’autre côté du micro comment, quand on est journaliste, relayer la parole des spécialistes du climat sans la déformer ? Comment, pour l’un comme pour l’autre, arriver à toucher le citoyen et lui faire comprendre qu’il est encore temps d’agir ?

Capture d’écran 2016-09-27 à 15.41.01.pngÉco-urbanisme. Défis planétaires, solutions urbaines

Jean Haëntjens, Stéphanie Lemoine

Écosociété, 120 pages, 14.99 €

Urbanisation fulgurante, concentration des richesses, fractures sociales, hausse de la consommation énergétique et des émissions de gaz à effet de serre... Depuis quelques années, l’organisation des villes s’est imposée comme une clé pour relever les principaux défis économiques, sociaux et écologiques de notre temps.

Longtemps considérées comme des sources de problèmes, les villes sont de retour sur le devant de la scène politique. Elles sont désormais regardées comme les lieux où s’inventent toutes les solutions : des nouveaux modèles économiques (circulaire, collaboratif, résilient...) aux systèmes énergétiques émergents (solaire, méthanisation, géothermie...), en passant par des modes de mobilité novateurs (transports par câble, voiture électrique, vélos...), des formes culturelles inédites (art urbain, festivals, événements...) et des pratiques de la démocratie renouvelées (participation citoyenne, cité wiki...).

L’éco-urbanisme est cette approche transversale qui vise à donner à toutes ces initiatives la cohérence qui leur manquait. « Nous avons cherché à montrer que cette mutation laissait le champ libre à de nombreux possibles et que nous en étions tous acteurs », écrivent Jean Haëntjens et Stéphanie Lemoine. Ils présentent dans cet ouvrage des exemples concrets de villes préfigurant, aux quatre coins de la planète, les écocités de demain.

L’enjeu est de taille : selon les deux auteurs, l’organisation des villes pourrait devenir, au XXIᵉ siècle, une « ressource » aussi importante que le pétrole au XXᵉ siècle et la terre agricole dans les sociétés pré-industrielles.

Novembre 2015

GGaz.pngaz de schiste : le choix du pire

Jacques AMBROISE, Jean-Marc SEREKIAN

Sang de la Terre, 304 pages, 19.00

La menace des gaz de schiste couve toujours en Europe où les groupes pétroliers et parapétroliers sont sur le pied de guerre. Bien que nul n'ignore les risques de la fracturation de la roche-mère, le Parlement européen a sabordé la charte de l'environnement en allouant, en mars 2014, un substantiel budget aux forages d'exploration de son territoire. Parfaitement conscients des risques environnementaux et sanitaires, les peuples d'Europe sont entrés en résistance, rendant difficile la compréhension de l'aveuglement des élites politiques.
À l'ère du déclin pétrolier, la guerre mondiale de l'énergie, commencée avec "14-18", se réactive progressivement. Dès lors, l'inimaginable boucherie de la Grande Guerre, que l'on sait être une volonté des classes dirigeantes, éclaire les incompréhensibles décisions de l'élite actuelle. Alors que les énergies fossiles, qui avaient permis la seconde révolution industrielle et la croissance du nouveau pouvoir des élites, s'épuisent rapidement, s'ouvre ce que l'on peut appeler la Grande Guerre des gaz de schiste à l'ère du déclin pétrolier.


solutions.pngDéveloppement durable, écologie, réchauffement climatique... des solutions, rien que des solutions

Michel GIRAN

Maxima Laurent du Mesnil, 462 pages, 18.80

1000 initiatives concrètes pour préserver la planète et leurs sites web pour agir localement Agir pour la sauvegarde de la planète ? Oui mais comment, à notre niveau, chacun d'entre nous peut-il s?engager à le faire concrètement et durablement ? Devant l?ampleur de la tâche, nous sommes nombreux à nous demander : que puis-je faire pour apporter ma contribution aux efforts communs de développement d?une politique plus respectueuse de l?environnement et du vivant ? À cette question, cet ouvrage nous apporte non pas une mais des centaines de réponses ! Dans tous les domaines (industrie, service à la personne, technologie, agriculture, consommation...), dans tous les secteurs d?activité (gestion de l?eau, automobile, recherche scientifique, communication...), sur tous les continents... le livre de Michel Giran explique, décrit et dresse l?inventaire extraordinaire des multiples initiatives et réalisations, de toute nature et de toute taille, que développent des chercheurs, des associations ou des entreprises pour rendre notre monde plus solidaire et préserver la planète.

Capture d’écran 2016-09-27 à 18.18.21.pngLoos-en-Gohelle

Philippe CHIBANI-JACQUOT 

Les petits matins, 192 pages, 15.00 

Commune du bassin minier du Pas-de-Calais, Loos-en-Gohelle a connu une métamorphose : la ville sinistrée par la crise du charbon est devenue une ville pilote du développement durable. Cette histoire est celle des élus, des habitants, des entreprises et des associations qui ont fait éclore des centaines d’initiatives et de mobilisations tissant aujourd’hui la trame d’une transition écologique globale du territoire.

Pendant trente ans, il a fallu être un peu visionnaire pour imaginer qu’un jour le bassin minier serait reconnu Patrimoine mondial de l’Unesco et que les terrils seraient des îlots de biodiversité propices à la promenade du dimanche. À Loos-en-Gohelle, ils y ont cru.

Loin de l’imagerie du village d’Écolos-Gaulois fonctionnant en autarcie, la trajectoire de Loos-en-Gohelle démontre aussi que chaque ville, chaque territoire, peut trouver les ressources pour conduire un projet de transition écologique à la mesure de l’enjeu climatique.

Capture d’écran 2016-08-04 à 12.49.24.pngActiver l'économie circulaire, comment réconcilier l'économie et la nature

Nicolas BUTTIN , Brieuc SAFFRÉ

Eyrolles, 260 pages, 22,00 €

Que ce soit d'un point de vue économique, social, environnemental ou même sanitaire, le gâchis est partout. Il est à la croisée de la plupart des maux actuels : pollution, réchauffement climatique, raréfaction des ressources, de la biodiversité et impacts sur notre santé. Ce sont ces constats et ces aberrations qui nous incitent chaque jour à penser et à agir différemment pour accompagner un changement profond de pensée et de modèle sociétal.

La méthodologie proposée dans cet ouvrage est basée sur une double démarche :

Le design thinking, qui consiste à passer par la co-création entre les acteurs, le prototypage rapide et l'amélioration continue pour trouver et mettre en place de nouvelles idées et dispositifs.

Le biomimétisme, c'est-à-dire s'inspirer des 3,8 milliards d'années de R & D de la Nature pour repenser les systèmes, les matières ou les formes.

Les auteurs accompagnent les entreprises, collectivités et associations pour repenser leurs produits et services, pour les rendre plus rentables d'un point de vue économique mais aussi plus vertueux pour leurs utilisateurs et la Nature.

Tall.pngransition energetique, Comment fait l'Allemagne,

Vincent BOULANDER

Les petits matins, 176 pages, 14

En mars 2015, plusieurs régions françaises connaissent un pic de pollution aux particules fines. Une rumeur envahit alors les réseaux sociaux : et si cette pollution provenait des centrales à charbon allemandes ? Logique, après tout : puisque l’Allemagne a décidé de sortir du nucléaire, ses centrales à charbon doivent tourner à plein…
Pourtant, depuis plusieurs années, l’Allemagne s’est lancée dans un projet ambitieux : réduire d’au moins 80 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050 tout en sortant du nucléaire. Cette transition énergétique outre-Rhin, ou Energiewende, nourrit de nombreux fantasmes en France. Pour les uns, le prix de l’électricité flamberait et l’Allemagne serait sous la menace d’un black-out généralisé en raison de « l’intermittence » des énergies renouvelables ; pour d’autres, chaque foyer allemand serait désormais en capacité de produire sa propre énergie.
Loin des caricatures, l’ambition de ce livre est donc de démêler le vrai du faux. À travers une étude précise et factuelle, Vincent Boulanger, journaliste installé en Allemagne et spécialiste des énergies renouvelables, nous aide à comprendre l’Energiewende : ses origines, ses succès, ses échecs et les zones d’incertitude. À l’heure où la France vient de se doter d’une loi de transition énergétique, il nous donne tous les éléments pour tirer des leçons de l’expérience allemande.


Capture d’écran 2016-08-01 à 10.44.33.pngPour une transition sociale-ecologique, Quelle solidarité face aux défis environnementaux ?

Eloi LAURENT, Philippe POCHET

Les petits matins, 80 pages, 10

Comment accélérer la transition de nos économies et de nos sociétés vers le bien-être et la soutenabilité ? Alerter sur le « péril climatique » ne suffira pas : la peur paralyse davantage qu’elle n’incite à agir. Il faut proposer un récit commun positif, qui mobilise le principe de justice sociale. Car les crises écologiques renforcent les inégalités, tout comme les inégalités accroissent les dégâts environnementaux.
Pour cela, nous disent les auteurs, il est nécessaire de redéfinir le progrès social à la lumière du défi écologique, en visant l’égalité, l’emploi et la protection sociale. Quels instruments de justice environnementale mettre en place ? Suffira-t-il de « verdir » le capitalisme ou faudra-t-il changer de paradigme économique ? Quel rôle pour les syndicats dans la transition ? Comment mutualiser les nouveaux risques pour en minimiser l’impact ?
Ce livre avance dix propositions pour faire de la transition sociale-écologique un nouvel horizon démocratique.


Capture d’écran 2016-08-01 à 10.47.40.pngZéro fossile, désinvestir du charbon, du gaz et du petrole pour sauver le climat

Nicolas HAERINGER

Les petits matins 112 pages, 7

Quel est le point commun entre la fondation de l’acteur Leonardo DiCaprio, l’université de Glasgow, la ville de San Francisco, le quotidien britannique The Guardian ou encore la Fondation Rockefeller Brothers ? Ces institutions ont décidé de mettreun terme à leurs investissements dans le secteur
des combustibles fossiles. Elles rejoignent ainsi le mouvement pour le désinvestissement, aux côtés de quatre cents autres acteurs ayant renoncé à soutenir les projets les plus néfastes pour le climat.
Lancée en 2012, cette campagne repose sur une idée simple : si nous voulons maintenir le réchauffement global sous la barre des 2 °C, nous devons laisser 80 % des combustibles fossiles dans le sous-sol. Pour cela, il faut donc sensibiliser, sinon contraindre, les investisseurs et les inciter à rediriger leurs capitaux vers des solutions durables pour soutenir la transition vers un futur 100 % renouvelable : le désinvestissement est une nécessité climatique, un impératif éthique, un choix financier raisonnable et une revendication démocratique.
Nicolas Haeringer présente les principaux arguments en faveur du désinvestissement et montre quels sont les outils à développer pour porter cet engagement auprès des décideurs français.


Capture d’écran 2016-08-01 à 11.04.55.pngRestaurer la Nature ? Pour une philosophie des artefacts naturels

Marion WALLER

Editions de l'eclat, 144 pages, 12

Peut-on restaurer la nature comme on restaure un monument? Dans un contexte d'urgence environnementale, surgissent ainsi des lieux hybrides: forêts reconstruites, écosystèmes reconstitués, zones "naturelles" protégées, alimentant le mythe d’une nature retrouvée. Du fait de cette double appartenance, ils témoignent, pour une conception étroite de l'écologie, d’un accroissement de la mainmise de la technique humaine sur l’environnement. Mais à ce mythe d'une nature intacte, le livre oppose un point de vue fondé non plus sur un absolu de nature, mais sur l'idée d'un soin responsable apporté par l'homme. S'impose alors le concept d'artefact naturel (comment définir un nid d'oiseau fabriqué par un humain, par exemple?), qui ouvre des perspectives inédites pour la philosophie de l'environnement.


Capture d’écran 2016-08-01 à 11.05.39.pngDemain, un nouveau monde en marche

Cyril DION

Actes Sud, 360 pages, 22.00

Et si montrer des solutions, raconter une histoire qui fait du bien était la meilleure façon de résoudre les crises écologiques, économiques et sociales que traversent nos pays ?

En 2012, Cyril Dion prend connaissance d’une étude, menée par vingt-deux scientifiques de différents pays, annonçant la disparition possible d’une partie de l’humanité d’ici à 2100. Cette nouvelle fait à peine l’objet d’un traitement de seconde zone dans les médias. Considérant qu’amplifier le concert des catastrophes ne fonctionne pas, il décide de partir, avec l’actrice-réalisatrice Mélanie Laurent et une petite équipe, découvrir à quoi notre monde pourrait ressembler si nous mettions bout à bout certaines des meilleures solutions que nous connaissons déjà dans l’agriculture, l’énergie, l’économie, l’éducation et la démocratie.
Villes produisant elles-mêmes leur nourriture et leur énergie, systèmes zéro déchet, entrepreneurs et municipalité créant leur propre monnaie pour empêcher la spéculation et l’accaparement des richesses, peuples réécrivant eux-mêmes leur Constitution, systèmes éducatifs pionniers, ils découvrent partout des femmes et des hommes qui changent le monde.
En reliant ces initiatives, ils mettent au jour une nouvelle philosophie, une communauté de pensée entre tous ces acteurs qui ne se connaissent pas. Un nouveau projet de société…


Capture d’écran 2016-08-01 à 11.07.30.pngAménager les paysages de l'après-pétrole

Régis AMRBOISE, Odile MARCEL

Editions CATM, 128 pages, 9.00

L’ère des énergies fossiles abondantes et bon marché des xxe et xxie siècle a favorisé le déploiement des voies rapides et des grands bassins urbains, effaçant radicalement les configurations territoriales héritées des âges précédents. Aujourd’hui, la raréfaction de ces ressources et les menaces que notre mode de développement fait peser sur le fonctionnement de l’atmosphère terrestre comme sur le milieu vivant invitent nos sociétés à revoir leur modèle et à l’affiner. Pour remédier au gaspillage des terres dû à l’urbanisation incoordonnée, pour éviter le temps excessif passé dans les trajets et les déséquilibres graves sur les écosystèmes qu’induisent les modes d’exploitation
intensifs de l’agriculture, nous devons imaginer des solutions neuves. Le monde de l’après-pétrole reste à inventer. En retrouvant le fil conducteur du paysage et de ses spécificités, en se fondant sur les singularités locales, en associant les habitants aux décisions à prendre, la transition vers un développement durable et harmonieux en sera facilitée. Une nouvelle voie s’ouvre en faveur d’un aménagement des territoires plus économe et susceptible d’apporter une vie meilleure aux générations à venir.

Capture d’écran 2016-08-03 à 16.30.17.pngLe crépuscule fossile

Geneviève FERONE-CREUZET

Stock, 250 pages, 19.00 €

De quoi fossile est-il le nom ? D’une source d’énergie, d’une civilisation, d’un modèle économique, d’un système de valeurs ?

Parmi les énergies fossiles, le pétrole a été le maître de tous les arbitrages géopolitiques, économiques et financiers, au point de créer une nouvelle civilisation : la civilisation fossile, dominée par une nouvelle race de seigneurs. Cette civilisation est entrée dans un crépuscule, un long crépuscule  flamboyant dans lequel ces élites, relayées par des lobbys influents, confites dans leur toute puissance, tentent encore de ranimer la  flamme d’une croissance éternelle. Quel paradoxe : eux qui ont tant contribué à l’accélération de l’histoire humaine, prenant des risques inconsidérés, sont aujourd’hui à la tête des forces conservatrices uniquement focalisées sur la préservation de leur rente.

Comment dès lors lutter contre ces forces adverses et faire émerger une conception nouvelle du bien commun ? Un nouveau modèle de civilisation postfossile ?

Capture d’écran 2016-09-27 à 15.35.16.pngCreuser jusqu'où? Extractivisme et limites à la croissance

Yves-Marie Abraham & David Murray (dir.) 

Écosociété, 384 pages, 20.00 €

Partout, l'heure est à l’intensification de l’exploitation industrielle des « ressources naturelles ». Forêts, eau douce, minerais, sable, rivières, faune sauvage, gaz de schiste, pétrole, terres fertiles, paysages grandioses : tout y passe ! La justification de ces efforts est partout la même : cette exploitation est un facteur de croissance essentiel dont il serait fou de ne pas profiter alors que les emplois manquent et que les États sont endettés. C’est le choix de l’extractivisme. Si ce phénomène suscite des débats, ceux-ci ne portent généralement que sur les conditions de l’exploitation de ces richesses : qui va vraiment profiter de ces ressources ? Comment ne pas faire trop de dégâts en les mettant à profit ? Est-ce le bon moment de les exploiter ?

Et si, au lieu de se préoccuper de la bonne façon de partager ce « gâteau » (sans trop salir la nappe), on s’interrogeait plutôt sur la pertinence même de le consommer ? Avons-nous vraiment besoin d’harnacher de nouvelles rivières, d’exploiter toujours plus de gisements de pétrole et de minerais, d’ouvrir de nouveaux territoires aux touristes, d’intensifier les cultures et l’élevage animal ? Ne s’agit-il pas d’une fuite en avant, sur un chemin qui ne mène nulle part, sinon à la destruction pure et simple de notre habitat terrestre et de nos sociétés ? Ne pourrions-nous pas vivre aussi bien, voire mieux, sans pratiquer ce type d’exploitation ? Si oui, à quelles conditions ?

Les auteur.e.s s’attaquent à ces questions difficiles en dénonçant la logique de l’extractivisme avant d’en souligner les principales limites physiques. Les effets destructeurs et irréversibles du processus économique sur les ressources naturelles dites « non renouvelables » (énergies fossiles, minerais, etc.) étant déjà à l’œuvre, les auteur.e.s s’attellent à décrire les alternatives possibles à ce « modèle de développement » : low-tech, transition énergétique, résistance autochtone et philosophie du buen vivir… Ils nous invitent à changer de paradigme pour penser les pistes d’actions nécessaires dans un futur post-extractiviste. Car à force de creuser, nous arrivons bel et bien aux limites de notre unique planète.

Capture d’écran 2016-09-29 à 17.22.22.pngLa France en danger. Changement climatique, nul n'est à l'abri

Alice LE ROY, Marc LIPINSKI

Editions Plon, 304 pages, 16.90

À la veille de la Conférence internationale sur le climat dont Paris sera l'hôte en décembre 2015, ce livre propose un tour de France des nouveaux périls climatiques qui nous concernent directement, sur nos territoires, pour mieux s'y préparer. Alice Le Roy et Marc Lipinski sont les auteurs du documentaire qui passera en prime time lors d'une soirée exceptionnelle sur France 2 fin novembre.

Qu'on le veuille ou non, la menace climatique a fait irruption dans nos vies.

Des événements météorologiques extrêmes frappent partout dans le monde. La France ne fait pas exception : canicules, tempêtes, submersions marines, inondations, fonte accélérée des glaciers alpins, autant de signaux d'alarme qui doivent faire réagir.

Ce livre propose un tour de France des territoires qui ont pris la mesure de ces nouveaux périls pour mieux s'y préparer. Citoyens, élus et experts décryptent les signes avant-coureurs et surtout nous alertent sur la nécessité de modifier en profondeur nos modes de vie. Ecoutons-les !

Décembre 2015

Capture d’écran 2016-08-01 à 11.49.18.pngL'écologie au secours de l'économie,Inventer les outils d'une nouvelle propriété

Rodrigue COUTOULY

l'Harmattan, 260 pages, 27.00

Comment expliquer notre difficulté à relancer l'économie ? Cet ouvrage explore une hypothèse originale : la reprise ne se fait pas car nous atteignons les limites de nos ressources naturelles. L'auteur travaille donc sur les différentes pistes possibles pour construire le développement durable d'une société et d'une économie qui retrouveraient leur cohérence. Les solutions devront s'appuyer sur des politiques publiques imaginatives, audacieuses autant que réalistes, particulièrement en matière de fiscalité et d'investissement.


Janvier 2016

Capture d’écran 2016-08-02 à 17.28.07.pngDéfendre la ZAD

Collectif Mauvaise Troupe

Éditions de l'éclat, 49 pages, 3€

À l’automne 2015, le gouvernement a annoncé que démarreraient au plus vite les travaux de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Il a martelé sa volonté d’expulser la zad de l’ensemble de ceux qui l’habitent et la cultive. Avec les efforts conjugués des tractopelles de Vinci et des grenades de la gendarmerie, il entend tenter, une fois encore, « dès que possible », de venir à bout de tout ce qui pousse et vit dans ce bocage.

C’est pourquoi nous avons voulu dès que possible faire paraître ce petit livre, éclaireur et annonciateur d’un livre à venir, pour appeler partout à défendre la zad et, à travers elle, tout l’espoir contagieux qu’elle contient dans une époque plombée.

La conviction qu’il est possible d’arrêter les projets destructeurs de ceux qui prétendent nous gouverner et de se libérer du joug de l’économie. L’aspiration à inventer ici et maintenant d’autres manières d’habiter le monde, pleines et partageuses. Cet espoir s’ancre dans une histoire commune, riche des élans de dizaines de milliers d’insoumis et de liens indéfectibles soudés par le temps. Cette brève nouvelle politique invoque quelques fragments décisifs de cette aventure, comme autant de conjurations face à la menace et de repères éclatants pour l’avenir.


Capture d’écran 2016-08-01 à 11.59.02.pngUne autre histoire des « Trente Glorieuses », Modernisation, contestations et pollutions dans la France d'apres-guerre

Céline PESSIS, Sezin TOPÇU, Christophe BONNEUIL

La Découverte, 320 pages, 24.00

Comme était doux le temps des « Trente Glorieuses » ! La démocratisation de la voiture et de la viande ! L’électroménager libérant la femme ! La mécanisation agricole éradiquant la famine ! La Troisième Guerre mondiale évitée et la grandeur nationale restaurée grâce à la dissuasion nucléaire ! Etc. Telle est aujourd’hui la vision dominante de cette période d’« expansion », objet d’une profonde nostalgie passéiste… au risque de l’aveuglement sur les racines de la crise contemporaine.
À rebours d’une histoire consensuelle de la modernisation, cet ouvrage dévoile l’autre face, noire, du rouleau compresseur de la « modernité » et du « progrès », qui tout à la fois créa et rendit invisibles ses victimes : les irradié.e.s des essais nucléaires en Algérie et en Polynésie, les ouvrier.ère.s de l’amiante ou des mines d’uranium contaminé.e.s, les rivières irrémédiablement polluées, les cerveaux colonisés par les mots d’ordre de la « croissance » et de la publicité…
Les conséquences sociales et environnementales des prétendues « Trente Glorieuses », de leur mythologie savamment construite par les « modernisateurs » eux-mêmes, de leurs choix technico-économiques et de leurs modes de vie, se révèlent aujourd’hui très lourdes. Il nous faut donc réévaluer la période et faire resurgir la voix des vaincu.e.s et des critiques du « progrès » (de l’atome, des pollutions, du productivisme et du consumérisme) antérieures à 1968. L’enjeu est non seulement de démonter les stratégies qui permirent alors de les contourner, mais aussi de les réinscrire dans les combats politiques et écologiques contemporains.


Capture d’écran 2016-08-01 à 12.02.06.pngExtractivisme Exploitation industrielle de la nature : logiques, conséquences, résistances

Anna BEDNIK

Le passager clandestin, 370 pages, 18.00 

« Extra-quoi ? » Le terme « extractivisme » déroute. Il manque d’élégance, exige un effort de prononciation. Pourtant, ce vocable circule de plus en plus, car l’exploitation industrielle de la nature, à laquelle il renvoie, s’intensifie partout sur la planète. La quête sans fin des « ressources naturelles » (70 milliards de tonnes qui doivent être fournies chaque année aux chaînes de production et de consommation de marchandises !) repousse toujours plus loin les limites géographiques et technologiques de cette exploitation.

C’est à cet envers trop souvent occulté de la « croissance » économique qu’est consacré ce livre.

L’auteure commence par retracer les différents usages de la notion, les représentations du monde qu’elle recouvre – elles-mêmes structurées par ces « croyances » occidentales que sont les idées de « progrès universel de l’humanité » et de « développement » –, et les fausses solutions qui servent désormais de caution aux pratiques qui en découlent (le « développement durable », la « croissance verte », la « dématérialisation »...). En une plongée vertigineuse au cœur de la « planète-marchandise », elle procède ensuite à l’étude documentée des logiques de l’extractivisme : qu’extrait-on ? Où et comment le fait-on ? Qui extrait ? Avec quels objectifs, quels discours de légitimation, quelles conséquences réelles et quelles perspectives pour l’avenir ?

Au Sud, mais également au Nord – comme le montre l’exemple des gaz et huiles de schiste –, partout l’extractivisme est synonyme de transformation de vastes territoires en « zones de sacrifices » destinées à alimenter la mégamachine. Il est ainsi devenu le nom de l’adversaire commun pour de multiples résistances collectives et locales qui, tout en défendant des espaces pour être, réinventent des façons d’habiter la Terre. Ce sont aussi les raisons, les formes et la portée de ces résistances que restitue cet ouvrage essentiel.


mosco.pngSerge Moscovici ou l’écologie subversive

Stéphane LAVIGNOTTE

Le passager clandestin, 106 pages, 8.00 

Serge Moscovici (1925-2014) est l’un des premiers théoriciens français de l’écologie. Il définit la nature comme une construction historique, l’être humain renégociant en permanence sa relation avec elle. Cela le conduit à penser une écologie de l’ensauvagement qui romprait avec les systèmes de « domestication » et de « civilisation » de l’être humain, et ouvrirait, par la pratique renouvelée de la nature, au réenchantement du monde.

Dès les années 1970, Moscovici s’est ainsi intéressé de près aux modes de vie minoritaires et expérimentaux de l’écologie naissante. Sa théorie des « minorités actives » et de leur influence sur les valeurs dominantes constitue un véritable manuel d’action pour tous ceux qui s’engagent aujourd’hui dans des formes d’écologie subversive. Elle fournit à la fois des moyens de saisir les ressorts de cette influence et des pistes stratégiques pour l’accroître.


Capture d’écran 2016-08-01 à 12.11.24.pngManifeste pour une géographie environnementale, Géographie, écologie, politique

Denis CHARTIER, Etienne RODARY

Presses de Sciences Po, 440 pages, 25.00

La géographie française s'est toujours refusée à aborder la question écologique sous un angle véritablement politique. Pourtant, devant les crises environnementales qui se multiplient et face au spectre de l'écolo-scepticisme qui hante la pensée politique française, la géographie peut et doit se refonder.

Ce Manifeste pour une géographie environnementale marque une volonté collective de dépasser les pratiques individualisées pour interroger la place épistémologique et politique d'une géographie confrontée à l'irruption de l’environnement. Il aborde l’histoire de la discipline dans ses relations aux politiques de la nature, développe des comparaisons internationales, notamment avec la political ecology, et introduit les grands domaines d’investigation d’une géographie à l’appareillage conceptuel renouvelé par les politiques de l’Anthropocène.

Il montre que les géographes doivent abandonner une position surplombante pour accepter que leur discipline soit transformée par l’environnement, seul moyen pour elle d’être scientifiquement et politiquement pertinente dans le monde d’aujourd’hui.


Capture d’écran 2016-08-01 à 12.05.49.pngSociété collaborative

Collectif OuiShare

Rue de l'echiquier, 128 pages, 10.00

Nos institutions sont à bout de souffle et nos élites n’inspirent plus que de la défiance. En cause, les modes d’organisation hérités des révolutions industrielles : verticaux, verrouillés et obsédés par le contrôle et la compétition. L’organisation sociale est en décalage profond avec les principes de contribution, de participation et de coopération sur lesquels reposent le numérique et l’économie collaborative.

Chaque jour, des initiatives s’en inspirent pourtant et expérimentent de nouveaux modèles. Ensemble, ces démarches contribuent à l’émergence d’une société collaborative, propice à la distribution de la valeur créée et du pouvoir. Ce manifeste esquisse ce que pourrait être cette société pour cinq de ses principaux piliers : le travail, l’éducation, les organisations, l’engagement social et environnemental et la production distribuée.


Capture d’écran 2016-08-01 à 12.07.08.pngAvenir de la Planete & Urgence climatique, au dela de l’opposition Nature/Culture

Claude CALAME

Lignes, 128 pages, 14.00 

C’est au dix-septième siècle, notamment avec Descartes, que naît le concept moderne de « nature » : une nature-objet soumise à la raison de l’homme. Une tradition tenace, européocentrée, fait remonter l’idée de « nature », comme domaine à exploiter, au concept grec ancien de phusis. Dans cette mesure, elle l’oppose à l’idée de « culture ». Qu’en est-il au juste ? La question est stratégique au moment où l’urgence climatique exige de s’interroger sur l’impact des activités humaines sur une nature désormais envisagée comme éco-système. Quelles causes ? quelles conséquences ? quelle alternative ?

(...) À l’âge de l’anthropocène, les indispensables rapports des hommes avec leur environnement sont donc à concevoir non pas en termes de relations avec un écosystème divinisé en Terre, mais comme interaction sociale avec des écologies modelées par les pratiques techniques et sémiotiques des hommes. Aussi bien l’urgence climatique que le caractère limité de ressources qui n’ont rien de « naturel » exigent la transition vers un écosocialisme altermondialiste. Ce passage exige de rompre avec un capitalisme destructeur d’hommes et d’environnements, en rétablissant, dans un sens anthropo-poiétique et éco-poiétique, l’interaction entre les sociétés des hommes et leurs milieux. Il en va de la survie des uns et des autres. En somme, la nature ne peut être que culture.


Capture d’écran 2016-08-01 à 12.09.51.pngPhilosophie de la biodiversité, Petite éthique pour une nature en péril

Virginie MARIS

Buchet Chastel, 240 pages, 19.00 

La vie sur Terre est aujourd’hui entre dans une sixième extinction de masse.

Si la crise contemporaine de la biodiversité soulève de nombreux défis scientifiques et techniques, ceux-ci ne doivent pas masquer des enjeux plus fondamentaux quant à la place des humains dans la nature et leurs responsabilités à son endroit. Car les réponses des écologues, des ingénieurs et des économistes ne servent à rien si nous n’avons pas au préalable posé les bonnes questions. Loin du catastrophisme ou du fatalisme, l’approche philosophique ouvre un horizon stimulant : l’opportunité de repenser les valeurs de la nature et le sens du bien commun ; la possibilité de développer des rapports plus harmonieux entre individus, entre cultures et avec le reste du vivant.

Cette nouvelle édition intègre certains développements récents de la conservation de la nature : la montée en puissance de l’approche par services écosystmiques des évaluations monétaires et d’outils de conservation inspirés des logiques de marché ; autant de phénomènes qui justifient la réaffirmation de la pluralité des valeurs de la nature et du besoin de les mettre en dialogue.

Capture d’écran 2016-08-03 à 15.18.55.pngLes nouveaux modes de vie durables, s'engager autrement

Dominique BOURG, Carine DARTIGUEPEYROU, Caroline GERVAIS et Olivier PERRIN

Le Bord de l'eau, 210 pages, 22.00

Cet ouvrage présente un panorama des réflexions actuelles sur les modes de vie durables. Issu d’un programme de recherche, il donne la parole à des chercheurs mais aussi à des décideurs et des personnalités. Chacun à sa façon essaie de dessiner des pistes pour accélérer le changement vers des modes de vie durables, c’est-à-dire une société où le vivre ensemble, la qualité de vie et la liberté de chacun seraient assurés, sans mettre en danger les grands équilibres écologiques dont nous dépendons.

La pluralité des regards sur cette question des modes de vie fait de cet ouvrage une référence en matière de réflexion sur les évolutions de sociétés qui émergent en ce début de XXIe siècle.

L’ouvrage explore des pistes innovantes qui s’offrent à chacun de nous et à nos décideurs pour sortir d’un mode de vie consumériste et d’une société marchande qui accumule échecs et non sens, afin d’évoluer collectivement vers de nouveaux modèles.

Des perspectives s’ouvrent alors pour réellement transformer la société, créer de nouvelles formes de prospérité, avec ou sans croissance économique, mais qui contribueront au bien-être et à la qualité de vie de tous, dans une logique de co-responsabilité.

Capture d’écran 2016-08-03 à 16.53.38.pngRéhabiliter la nature ordinaire Une approche participative

Florent Kohler, Chloé Thierry, Guillaume Marchand, Philippe Léna

Presses Universitaire de Rennes, 256 pages, 18,00 €

La nature ordinaire est une œuvre collective; à l'échelle d'un territoire, les humains vivent, travaillent, se délassent et évoluent au sein de paysages changeant au gré de cycles écologiques, sociaux, économiques, dont la science peine souvent à rendre compte, faute de pouvoir les embrasser simultanément. L’état environnemental d’une commune donnée est en grande partie le résultat de dynamiques sociales; elles sont tout au moins les plus faciles à reconstituer. Mais à conditions de départ identiques, le destin de communes similaires peut diverger du tout au tout. L’une peut envisager la nature dans sa dimension patrimoniale, et à ce titre vouloir protéger les sites remarquables, négligeant les autres. Et comment expliquer que deux communes, de taille et de peuplement équivalents, exerçant les mêmes activités agricoles, se trouvent, quarante ans plus tard, l’un, bastion de l’altermondialisme, érigeant ses haies et ses bosquets en emblèmes, tandis que l’autre s’enorgueillit de son virage périurbain, de sa quatre-voies, du triplement de sa population ?

Capture d’écran 2016-09-27 à 15.22.42.pngL'effondrement. Petit guide de résilience en temps de crise

Carolyn Baker

Écosociété, 152 pages, 10.00 €

Les signaux d’alarme se multiplient et, pourtant, l’humanité continue de faire l’autruche : épuisement des ressources naturelles, pic pétrolier, changements climatiques, crises économiques, conflits endémiques… Devant les nombreux indices de l’effondrement de la civilisation industrielle, Carolyn Baker nous invite à nous préparer psychologiquement et spirituellement aux profonds bouleversements qui nous affecteront tôt ou tard.

Pour surmonter la confusion et le désespoir que peut susciter cet effondrement, l’auteure, psychothérapeute de formation, nous propose de réfléchir tant avec notre corps qu’avec notre tête afin de nous libérer du système de valeurs au fondement de la civilisation industrielle (progrès, technicisme…). Loin d’être appréhendé comme une catastrophe, ce renversement de paradigme nous permettra de refonder nos sociétés sur des bases plus conviviales et plus respectueuses des limites écologiques de la planète.

L’effondrement est un petit guide de survie psychologique en temps de crise. Une sorte de baume pour mieux affronter les turpitudes de notre époque et trouver la force de construire notre avenir.

Capture d’écran 2016-09-27 à 15.25.30.pngLe jardinier-maraîcher. Manuel d'agriculture biologique sur petite surface

Jean-Martin Fortier 

Écosociété, 240 pages, 18.99 

Porté par le succès international de la première édition du Jardinier-maraîcher, Jean-Martin Fortier a continué à perfectionner ses techniques de maraîchage diversifié et à tester des outils pour optimiser ses cultures biologiques sur petite surface. Dans cette nouvelle édition revue et augmentée, c’est avec la même générosité qu’il partage encore une fois son savoir-faire afin d’aider les personnes qui rêvent de se lancer en agriculture biologique et les jardiniers-maraîchers qui souhaitent améliorer leurs pratiques culturales. Oui, il est possible de cultiver des légumes bio de façon intensive sur un terrain de moins d’un hectare, de nourrir en circuits courts plusieurs centaines de personnes et de rentabiliser sa micro-ferme!

Désormais considéré comme une référence en agriculture biologique, ce guide pratique fournit des notes culturales sur plus de 25 légumes.

Février 2016

LCapture d’écran 2016-08-03 à 16.12.09.png'énergie éolienne en Europe. Conflits, démocratie, acceptabilité sociale

François BAFOIL et al.

Presses de Sciences Po

Partout en Europe, l'installation d'éoliennes provoque des conflits qui engagent une multitude d'acteurs publics, privés ou associatifs, au sein de coalitions locales, régionales ou nationales, elles-mêmes soumises à de fortes contraintes juridiques, économiques, environnementales ou privées. Les innovations institutionnelles, financières et politiques issues de la résolution de ces conflits reflètent la vivacité de la démocratie locale et la variété de la notion d’acceptabilité sociale.

Fruit d’une coopération entre chercheurs en sciences sociales et ingénieurs, cet ouvrage analyse différents cas en Grande-Bretagne, en France, au Pays-Bas, en Allemagne et en Pologne – autant d’exemples de pays centralisés, régionalisés ou décentralisés. Il met au jour les préalables minimum à respecter avant l’installation d’éoliennes et élabore un référentiel d’aide à la décision.

Capture d’écran 2016-08-01 à 12.38.09.pngRelocaliser, Pour une société democratique et antiproductiviste

Jean-Luc PASQUINET

Libre & Solidaire, 192 pages, 15.00

La relocalisation a pour but principal d’éviter un désastre : l’effondrement de la civilisation généré par la société industrielle – épuisement des ressources naturelles, accumulation des déchets, diminution de l’efficacité des médicaments, pollution de l’alimentation, usage des armes, accidents industriels chimiques, nucléaires, etc. Si relocaliser s’oppose, en premier lieu, à l’obsession de la croissance et à la mondialisation, penser le local ne peut pourtant se faire que globalement. Il ne faut pas se tromper sur le sens de cette idée ; il ne s’agit pas ici de fermeture ou de simple retour d’une entreprise partie à l’étranger qu’on aurait décidé de (re)localiser. Relocaliser est d’abord une réflexion sur les produits, la façon de les fabriquer dans un cadre non capitaliste, non productiviste, ouvert et écologique. Cela doit faire l’objet d’une politique spécifique, dépassant l’opposition entre la stratégie de la transition économique et celle de la décroissance, ce qui implique aussi de réfléchir à la finalité du travail.

Bien entendu, relocaliser ne se limite pas à la mise en place d’une nouvelle organisation mondiale pour éviter l’effondrement : il s’agit de mettre en oeuvre une société réellement démocratique, antiproductiviste, certes relocalisée, mais qui devra également gérer les legs de la société industrielle.

Capture d’écran 2016-08-01 à 12.41.13.pngLa desolation, les humains jetables de Fukushima

Arnaud VAULERIN

Editions Grasset, 224 pages, 20.00

Centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, été 2013 : près de deux ans après le tsunami qui provoqua l'arrêt des réacteurs, l'inondation de la centrale et des explosions en série, sur une terre contaminée, des dizaines de grues, pelleteuses, bulldozers et des milliers de silhouettes anonymes s’affairent pour tâcher de réparer la catastrophe qui a déjà chassé plus de 200 000 personnes de la région du Tohoku. Qui sont ces ouvriers courbés et silencieux, occupés à ramasser les débris radioactifs, la plupart du temps sans combinaison ? Ce sont les sacrifiés, vaste armée de travailleurs précaires venus œuvrer, par patriotisme sacrificiel d’abord, puis par nécessité financière, au démantèlement de la centrale. Isolés dans leur propre pays, méconnus ailleurs, Arnaud Vaulerin les a suivis pendant plus de deux ans.

Souvent sans compétences, sous-payés et broyés par une administration tentaculaire où les sous-traitants sont aussi nombreux que les travaux à entreprendre, ces « gitans du nucléaires » s’exposent à des niveaux de radiations bien supérieurs au seuil maximal sur un site où règnent l’anarchie et la loi du silence. Des villages abandonnés de la côte aux réacteurs irradiés en passant par les bureaux aseptisés de la puissante Tokyo electric power company (Tepco), l’enquêteur est allé à leur rencontre pour découvrir que le pire reste peut-être à venir : niveaux de radiation records, sécurité limitée, travaux effectués à la va-vite, fuites, bricolage et risques médicaux encore méconnus, la catastrophe est loin d’être terminée.

Un grand récit, dans la lignée des Proies d’Annick Cojean – les faits sont établis dans une émotion intense, littéraire ; ce n’est pas un incident ou une enquête, c’est une plongée au pays de la mort, invisible, impensable, et qui guette tant de pays…

Capture d’écran 2016-08-03 à 14.57.45.pngLes Néo-paysans

Gaspard D'ALLENS, Lucile LECLAIR

Seuil, 144 pages, 12.00

Alors que le monde agricole se débat dans la crise et que des milliers d’agriculteurs abandonnent chaque année leur métier, des jeunes et moins jeunes gens venus de la ville, sans ancrage familial dans la paysannerie, choisissent de travailler la terre et s’installent ici et là, aux quatre coins de la France, en maraîchage, élevage, culture. Succès, échecs, difficultés, bonheurs : peu à peu, ils renouvellent l’activité et apparaissent comme le ferment d’une agriculture en mouvement, écologique et pleine d'espoir.

Gaspard d’Allens et Lucile Leclair ont passé un an à sillonner le pays pour découvrir les néo-paysans. Prenant le temps de séjourner dans ces nouvelles fermes, participant au travail des champs, revenant pour approfondir l’échange, ils rapportent de leur enquête une série de portraits vifs et denses. Les premiers, ils décrivent et analysent ce mouvement souterrain et puissant qui témoigne d'un changement majeur dans le regard que la société du XXIe siècle porte sur la terre et l’activité de production alimentaire.

Mars 2016

Capture d’écran 2016-08-03 à 16.11.00.pngAtlas des migrations environnementales,

Dina IONESCO, Daria MOKHNACHEVA, François GEMENNE

Presses de Sciences Po, 152 pages, 24.00

Catastrophes géophysiques ou météorologiques, hausse du niveau des mers, désertification, dégradation des écosystèmes : chaque année, des millions de personnes quittent leurs terres pour des raisons environnementales. Un phénomène que le changement climatique en cours ne va qu'amplifier.

À l'aide de plus de 100 cartes, graphiques et diagrammes et de nombreuses études de cas concrets, cet ouvrage pionnier, coordonné par trois des meilleurs experts des migrations environnementales, dresse un état des lieux inédit et propose des pistes pour répondre à ce grand défi du XXIe siècle.

Car mieux comprendre ces migrations, c'est mettre au jour la manière dont les causes environnementales se mêlent à d'autres facteurs – politiques, socio-économiques, psychologiques – qui poussent les individus à la migration temporaire ou à l'exode. C'est anticiper les mouvements de population et permettre leur accompagnement raisonné. C’est contribuer à l’indispensable adaptation aux conséquences du changement climatique

Capture d’écran 2016-08-01 à 12.42.49.pngLa Part inconstructible de la Terre

Frederic NEYRAT

Seuil, 384 pages, 19.50 €

La conquête de l’espace est terminée ? Non, une nouvelle planète est apparue : la Terre. Ce livre nous fait entrer dans le monde inquiétant des apprentis-sorciers et des puissants businessmen qui rêvent d’une Terre post-naturelle qu’on pourrait reconstruire et piloter grâce aux prouesses d’une ingénierie absolue.

Frédéric Neyrat nous conduit au cœur de la pensée constructiviste qui domine aujourd’hui les sciences humaines et sociales, de Philippe Descola à Bruno Latour. Ce courant a abattu la césure nature-culture pour la remplacer par une nature hybride, toujours anthropisée et intégrée dans les réseaux technico-financiers. Et si, en déniant toute altérité à la nature, cette approche n’était que le prêt-à-penser du projet géo-constructiviste d’une Terre 2.0 ? Réinterrogeant le rapport nature-culture, et critiquant le mythe fusionnel de toute-puissance technologique, l’auteur propose alors une nouvelle philosophie de la nature et de la Terre : une écologie de la séparation, en prenant acte de ce qui n’est pas constructible dans la nature et en reconnaissant la Terre dans sa singularité.


Capture d’écran 2016-08-01 à 12.44.36.pngLa démocratie aux champs, du jardin d'Eden au jardins partagés, comment l'agriculture cultive les valeurs démocatiques

Joelle ZASK

La Découverte, 256 pages, 18.50 

On a l’habitude de penser que la démocratie moderne vient des Lumières, de l’usine, du commerce, de la ville. Opposé au citadin et même au citoyen, le paysan serait au mieux primitif et proche de la nature, au pire arriéré et réactionnaire.

À l’opposé de cette vision, ce livre examine ce qui, dans les relations entre les cultivateurs et la terre cultivée, favorise l’essor des valeurs démocratiques et la formation de la citoyenneté. Défi le alors sous nos yeux un cortège étonnant d’expériences agricoles, les unes antiques, les autres actuelles ; du jardin d’Éden qu’Adam doit « cultiver » et aussi « garder » à la « petite république » que fut la ferme pour Jefferson ; des chambrées et foyers médiévaux au lopin de terre russe ; du jardin ouvrier au jardin thérapeutique ; des « guérillas vertes » aux jardins partagés australiens.

Cultiver la terre n’est pas un travail comme un autre. Ce n’est pas suer, souffrir ni arracher, arraisonner. C’est dialoguer, être attentif, prendre une initiative et écouter la réponse, anticiper, sachant qu’on ne peut calculer à coup sûr, et aussi participer, apprendre des autres, coopérer, partager. L’agriculture peut donc, sous certaines conditions, représenter une puissance de changement considérable et un véritable espoir pour l’écologie démocratique.


Capture d’écran 2016-08-01 à 12.45.58.pngScience, conscience et environnement. Penser le monde complexe

Gerald HESS & Dominique BOURG (dir.)

Presses Universitaires de France, 328 pages, 25.00

Des conflits géopolitiques au changement climatique, des aléas de l’économie mondiale à la difficulté que j’éprouve à saisir le sens de mon existence, de la diffusion bigarrée et incontrôlable des informations sur les réseaux sociaux à ma propre participation tout aussi incontrôlable à ces réseaux, notre expérience collective, personnelle et quotidienne du monde est bien celle de sa complexité. La pensée positiviste classique encore prédominante aujourd’hui n’en continue pas moins de poser que tout est réductible à la science et que les dérèglements contemporains ne sont que les résultats de nos manquements à la raison.

C’est à cette posture « réductionniste » que s’oppose cet ouvrage en montrant combien il est préférable d’appréhender notre rapport au monde selon une perspective qui ne néglige surtout pas les points aveugles, irréductibles, de toute connaissance humaine.

Capture d’écran 2016-08-01 à 12.47.48.pngTraverser Tchernobyl

Galia ACKERMAN

Premier parallèle, 236 pages, 18.00 

Voici vingt ans que Galia Ackerman fréquente ceux qui sont la mémoire de Tchernobyl. Scientifiques, artistes, écrivains, ethnographes, et tout ceux qui sont restés, malgré l’interdiction.

Quelle vie après la catastrophe ? Traverser Tchernobyl compose un tableau unique et intime du désastre et de ses conséquences. Mais aussi, en creux, de l’ex-URSS et de ce qu’elle est devenue. Loin des images d’Épinal, l’auteure nous emmène dans des lieux inattendus : la plage ensoleillée du bord de la rivière Pripiat, les forêts habitées par une faune sauvage, le cimetière juif abandonné, les alentours du plus grand radar de détection de missiles intercontinentaux de toute l’URSS, les décharges nucléaires… Elle raconte le vieil homme heureux de sa pêche radioactive, les orphelins irradiés,  les vrais et les faux héros de Tchernobyl.

Un voyage sur une terre fantomatique. Dans le monde d’après.

Capture d’écran 2016-09-27 à 11.06.20.pngAu-delà de la rareté. L'anarchisme dans une société d'abondance

Murray Bookchin,

Écosociété, 280 pages, 20.00

Dans ce recueil de textes pionniers (1965-70) qui ont fait sa renommée, Murray Bookchin conjugue sa vision anarchiste et écologiste avec les possibilités prometteuses d’une société d’abondance. Une abondance envisagée non pas sous la forme d’un accès illimité à des biens de consommation pléthoriques, mais bien une par laquelle l’être humain a amplement les moyens de satisfaire ses besoins fondamentaux pour se consacrer à l’assouvissement de ses désirs réels.

S’attelant à esquisser les contours d’une telle société, Bookchin appelle à dépasser l’économie politique marxiste, enracinée dans une ère de pénurie matérielle et soumise aux logiques de la rareté économique. Si les avancées technologiques du XXe siècle ont grandement accru la production, cela s’est fait au profit d’intérêts corporatifs et aux dépens des besoins humains et de la soutenabilité écologique. Et si l’émancipation pouvait jadis sembler passer par un certain productivisme sous l’égide de structures autoritaires, aujourd’hui les outils nécessaires à une auto-organisation de la société ont largement été développés et, combinés avec la perspective écologique, ils ont grandement modifié le paysage révolutionnaire. Les sociétés postindustrielles ont en effet le potentiel de se muer en des sociétés d’abondance favorisant l’accomplissement des potentialités sociales et culturelles latentes dans les écotechnologies. Avant-gardiste, Bookchin défendait en ce sens les énergies renouvelables et des institutions décentralisées.

Avril 2016

Capture d’écran 2016-08-01 à 14.04.05.pngLa grande adaptation

Romain FELLI

Seuil 240 pages, 18.00 

Nous sommes entrés dans l’ère de l’adaptation.Dès les années 1970, certains plaidaient déjà pour une « adaptation » des sociétés aux changements climatiques plutôt que pour de coûteuses réductions d’émissions de gaz à effet de serre. Aujourd’hui, derrière la façade des sommets environnementaux, la réalité est celle d’un climat et d’écosystèmes qui se dérèglent, préparant une régression des conditions d’habitation humaine de la Terre.Sociétés, territoires, individus sont désormais sommés de « s’adapter » à ces transformations inexorables. L’auteur nous fait comprendre comment, au lieu de contribuer à la solidarité et à la sécurité sociale et de résister aux conséquences de ces changements, le capitalisme utilise le choc climatique pour étendre le pouvoir du marché au nom de l’adaptation.La catastrophe : un nouveau business ?

Capture d’écran 2016-07-29 à 12.16.27.pngÀ l'abattoir

Stéphane GEFFROY

Seuil, 96 pages, 7,90 € 

Stéphane travaille depuis 25 ans sur la chaîne d’abattage d’un grand groupe agro-alimentaire de l’Ouest de la France. Il est « tueur », un emploi qui en a détourné plus d’un, car il expose directement à la mort des bêtes en même temps qu’il casse les hommes. Un des plus anciens de son usine, Stéphane a vu sa vie professionnelle prendre un nouveau départ grâce à son engagement syndical dans un milieu qui y était initialement hostile. L’expérience de juré a également été transformatrice pour le regard qu’il porte sur son itinéraire professionnel et, plus généralement, sur lui-même.


Capture d’écran 2016-08-01 à 14.09.37.pngLa comédie atomique, l'histoire occultée des dangers des radiations

Yves LENOIR

La Découverte, 320 pages, 22.00

Le bilan humain de la catastrophe de Tchernobyl d’avril 1986 a été définitivement figé avec le rapport adopté en 2006 par l’ONU et les gouvernements biélorusse, russe et ukrainien. Ce bilan minore considérablement le nombre de victimes, car il « ignore » de nombreuses séquelles constatées chez les millions de personnes exposées aux retombées radioactives et chez les 800 000 « liquidateurs » de l’accident. Et, en octobre 2011 un expert russe qui avait coordonné la rédaction de ce rapport a affirmé au Japon que la santé de la population touchée par les rejets radioactifs de la catastrophe de Fukushima, en mars 2011, ne serait pas affectée…
Comment expliquer cette scandaleuse culture du déni des effets de la radioactivité ? En se plongeant dans les archives, en remontant aux premiers usages intensifs des rayons X et du radium. C’est ce qu’a fait Yves Lenoir pour ce livre où il retrace la surprenante histoire de la construction progressive d’un système international de protection radiologique hors normes au sein de l’ONU, qui minore systématiquement les risques et les dégâts des activités nucléaires.
On apprend ainsi comment les promesses de l’« énergie atomique » civile ont fait l’objet dans les années 1950 d’une intense propagande au niveau mondial : non seulement cette énergie satisfera sans danger les besoins de l’humanité, mais l’usage généralisé de faibles doses de radioactivité permettra de décupler la production agricole ! Surtout, Yves Lenoir révèle que les normes de protection des travailleurs de l’énergie atomique ou des populations qui pourraient être exposées après un accident nucléaire ont été définies par une poignée d’experts, en dehors de tout contrôle démocratique. Il explique leurs méthodes pour construire une « vérité officielle » minimisant les conséquences de Tchernobyl. Et comment ces procédés ont été mis en œuvre, en accéléré, après Fukushima. Une remarquable enquête historique, riche de nombreuses révélations.


Capture d’écran 2016-08-01 à 14.14.31.pngLa justice climatique mondiale

Olivier GODARD

La Découverte, 128 pages, 10.00

Des négociations internationales ont été lancées à la fin des années 1980 afin de prévenir le risque d’une « interférence dangereuse avec le système climatique de la planète ». Après des débuts convaincants, les États ont peiné à s’accorder sur l’ampleur et la répartition des efforts et sur l’architecture de l’action future. C’est dans un contexte très politisé entre Nord et Sud qu’a été posée depuis le début la question de la justice climatique mondiale (responsabilité des pays, droits à réparation et à compensation, partage équitable d’un « budget carbone » restreint).Ce livre retrace les idées-forces et les oppositions sur deux plans : les conceptions avancées autour de la négociation climat ; la discussion parallèle en philosophie morale et politique. Il suit et discute les arguments. Il traque les fausses évidences de l’intuition, en particulier sur la responsabilité historique des pays. Il met finalement en lumière le caractère irréconciliable des conceptions cosmopolitiques et internationales de la justice mondiale.


Capture d’écran 2016-08-01 à 14.17.05.pngLes ames sauvages, Face à l'Occident, la resistance d'un peuple

Nastassja MARTIN

La Découverte, 326 pages, 22.00

C’est l’hiver et la température avoisine les moins quarante degrés. Les yeux levés vers les aurores boréales qui animent le ciel arctique, nous écoutons. Le chasseur commence à siffler dans leur direction. C’est un son continu, aigu mais contenu, qui résonne dans le silence de la nuit polaire. Qui appelles-tu ? Elles, les aurores, et ceux qui transitent avec elles, les esprits des disparus, des hommes, des animaux, des plantes, qui courent sur un ciel glacial dans les explosions de couleurs.

Qui sont ces hommes qui se nomment eux-mêmes les Gwich’in et peuplent les forêts subarctiques ? Sont-ils encore de fiers guerriers qui poursuivent les caribous jusque sur l’échine arctique de la Terre, ou ressemblent-ils plutôt à des humains dévastés par la colonisation occidentale qui titubent dans les rues verglacées des villes du Nord sous les effets de l’alcool ? Et que dire du territoire qu’ils habitent, l’Alaska contemporaine ? Cette terre demeure-t-elle fidèle aux images de nature sublime et préservée qui peuplent nos esprits d’Occidentaux, ou disparaît-elle face aux réalités énergétiques, politiques et économiques qui la transforment en un champ de bataille jonché de mines à ciel ouvert et d’exploitations pétrolières ?

À l’heure du réchauffement climatique, aucun de ces clivages ne subsiste. Les mutations écologiques du Grand Nord sont telles qu’elles brouillent le sens commun et balayent toutes les tentatives de stabilisation, de normalisation et d’administration des écosystèmes arctiques et de leurs habitants. Loin de toute folklorisation indigéniste et de tout manifeste écologiste, ce livre s’attache à retranscrire les réalités des hommes qui parlent encore à l’ombre des arbres et sous le sceau de leur secret. Les âmes sauvages de l’Alaska sont celles qui se meuvent dans les plis d’un monde en révolution, et qui font de la métamorphose continuelle des choses et de l’incertitude des êtres un mode d’existence à part entière.

Capture d’écran 2016-08-04 à 12.44.45.pngS’engager pour un monde meilleur

Frédéric DENHEZ

Flammarion, 192 pages, 12.00 €

Oui, un monde meilleur est possible ! Une alimentation saine, une industrie sobre, une agriculture durable, une large part d’énergies renouvelables, une biodiversité préservée, etc. : après la Cop21 et alors que les prochaines élections présidentielles s’annoncent, il est grand temps pour tout un chacun, citoyen, acteur de terrain, élu, de s’engager à son échelle et de faire enfin bouger les lignes.

Mais comment ? C’est pour le savoir que les auteurs, hérauts d’une France plus verte, ont mené l’enquête et identifié dix grands chantiers, accompagnés d’autant de mesures citoyennes pour s’engager maintenant et de mesures que l’État doit appliquer d’urgence.

Au fil des pages, ils nous livrent leur vision d’un pays remodelé, adapté aux profonds changements en cours. Une France de citoyens consommateurs de leur propre énergie, conscients que l’eau, la terre, les paysages sont des biens communs. Une France où l’usage se substitue à la propriété, où l’on dépense cent euros aujourd’hui pour ne pas en dilapider dix mille demain.


Capture d’écran 2016-08-01 à 14.18.23.pngLes défricheurs, Voyage dans la France qui innove vraiment

Eric DUPIN

La Découverte, 280 pages, 10.50 €

Bien plus de Français qu’on ne l’imagine vivent déjà selon une échelle des valeurs différente de celle qu’impose la société actuelle. Plus ou moins radicalement, ils se sont détachés du modèle productiviste et consumériste et expérimentent dans des domaines fort divers. Certains, souvent en rupture franche avec la société, vivent dans des yourtes ou dans des « habitats légers ». D’autres sont des « alterentrepreneurs » qui se fraient un chemin exigeant dans l’économie de marché. Et le champ des expérimentations est vaste : agriculture paysanne et circuits de proximité, écovillages et habitats partagés, renouveau coopératif et solidarité inventive, éducation populaire et écoles alternatives.C’est cette richesse et cette diversité que révèle ce livre, fruit d’une vaste enquête conduite pendant près de deux ans dans une dizaine de régions. L’auteur a recueilli de très nombreux témoignages des acteurs de ce mouvement social invisible, souvent surprenants, toujours passionnants. L’ouvrage s’interroge enfin sur le sens de ce fourmillement d’initiatives. Le changement social peut-il naître de l’essaimage d’alternatives locales ? Et, au-delà de la convergence vers des valeurs écologiques et sociales qui caractérisent cette mouvance, comment définir la postmodernité à laquelle de plus en plus de gens aspirent ?


Capture d’écran 2016-08-01 à 14.19.48.pngTerre urbaine, cinq défis pour le devenir urbain de la planète

Thierry PAQUOT

La Découverte, 228 pages, 21.00

En ce début du XXIe siècle, un constat s’impose : l’urbanisation est planétaire. Un standard de vie, plus ou moins homogène, se répand partout avec son cortège de normes de consommation, de comportements-types, de valeurs collectives et de pratiques individuelles qui déséquilibrent les écosystèmes. C’est cette révolution aux expressions paradoxales que Thierry Paquot explore ici sous ses multiples formes territoriales : bidonville, mégalopole, enclave résidentielle sécurisée, ville moyenne, global city, urbain diffus… L’auteur analyse de manière documentée et d’une plume alerte les défis à relever : la « bonne » occupation des sols face à l’extension des zones urbaines et à la réduction des terres agricoles ; la « bonne » manière de se déplacer, dans un monde confronté à la pénurie probable de pétrole et à la multiplication des mobilités ordinaires (tourisme de masse, shopping, pratiques sportives…) ; la « bonne » façon d’assurer à tous un confort urbain minimal, en favorisant une décroissance raisonnée de certaines consommations ; la « bonne » gouvernance, qui exige l’invention de nouvelles pratiques démocratiques ; la « bonne » habitabilité entre soi et les autres. Seule une écologie existentielle respectueuse de la diversité culturelle, de l’éventail des croyances et des rites, de l’incroyable différence des temporalités qui régissent et animent la vie de tout homo urbanus, peut assurer à tous un devenir urbain.


Capture d’écran 2016-08-01 à 14.24.01.pngEn attendant l'An 02, des pièges de la révolution écologiques et des pistes pour les déjouer

L'An 02

Le passager clandestin, 220 pages, 15.00

D'où vient la radicalité de la réflexion offerte par L'An 02 ? Certainement pas de slogans rageurs ni de théories ésotériques. Pas non plus d'une illusoire pureté. Outil de diffusion et de partage, passeur d'idées hors des cercles confidentiels, lieu de rencontres parfois improbables, cette revue s'est consacrée à faire apparaître et comprendre l'emprise de la technique sur nos sociétés. La technique et la standardisation qu'elle entraîne, son exploitation déchaînée des ressources naturelles, ses effets d'échelle qui nous éloignent toujours plus de la hauteur d'être humain. Il n'y a pas si longtemps, les mouvements écologistes, les ouvrier-e-s dépossédé-e-s, les habitant-e-s des villes envahies par le smog avaient su identifier la menace. Aujourd'hui, qui dit progrès dit toujours machines (smart grids, objets connectés, imprimantes 3D, etc.), mais plus de crainte à avoir, elles vont sauver la planète ! Alors que l'écologie politique fournit des bataillons de techno-utopistes, L'An 02 débusque le « solutionnisme » - cette idée, décryptée notamment par Evgeny Morozov (Pour tout résoudre cliquez ici, Éditions FYP, 2014), selon laquelle tout aspect de la société (l'environnement, la sécurité, le transport, la santé, l'éducation, la politique, l'alimentation.) n'est en fait qu'un problème à résoudre. Ce faisant, il ravive la critique et nous invite à nous dégager des chausse-trappes de la société technicienne.


Capture d’écran 2016-08-01 à 14.27.52.pngLes diplomates

Baptiste MORIZOT

Wildproject, 320 pages, 22.00

Il s'agit avant tout d'un problème géopolitique : réagir au retour spontané du loup en France, et à sa dispersion dans une campagne que la déprise rurale rend presque à son passé de « Gaule chevelue ». Le retour du loup interroge notre capacité à coexister avec la biodiversité qui nous fonde – à inventer de nouvelles formes de diplomatie.
Notre sens de la propriété et des frontières relève d'un « sens du territoire » que nous avons en commun avec d'autres animaux. Et notre savoir-faire diplomatique s'enracine dans une compétence animale inscrite au plus profond de notre histoire évolutive.
Guidé par Charles Darwin, Konrad Lorenz, Aldo Leopold… et de nombreux autres « diplomates », Morizot propose ici un essai de philosophie animale.
Comme un incendie de prairie, ce livre traverse et féconde les grands sujets de la philosophie de l'écologie, de l'éthologie, jusqu'à l'éthique. Il esquisse un monde où nous vivrons « en bonne intelligence avec ce qui, en nous et hors de nous, ne veut pas être domestiqué ».


Capture d’écran 2016-08-01 à 14.29.04.pngLes formes de l'environnement, Manifeste pour une esthétique politique

Nathalie BLANC

Metis Presse, 232 pages, 18.00

Soumise aux contraintes de la transition écologique, la problématique environnementale se révèle aujourd’hui essentielle. La façon dont les politiques publiques abordent l’environnement reste largement empreinte d’une volonté de maîtrise, mettant l’accent le plus souvent sur les seules dimensions de la gestion. Face à cette instrumentalisation, le présent ouvrage se propose d’interroger la notion de «forme environnementale» afin de refonder la réflexion portée sur nos environnements par une approche qui associe esthétique et politique.Qu’elle concerne l’aménagement de l’espace et du territoire ou les travaux d’artistes plasticiens et d’écrivains visant un «partage inédit du sensible», la notion de forme environnementale place l’expérience vécue au centre de la production de l’environnement et permet d’appréhender sous un autre jour les transformations écologiques à venir. Les formes de l’environnement nous porte ainsi vers un engagement esthétique et politique au regard duquel l’environnement acquiert le statut de bien commun, suscitant autant de chances de se réapproprier l’espace vécu et le débat démocratique, à l’encontre de tout fatalisme.


Capture d’écran 2016-08-01 à 14.32.33.pngManifeste du Tiers Paysage

Gilles CLEMENT

Editions du Commun, 60 pages, 6.00

« Fragment indécidé du jardin planétaire, le Tiers paysage est constitué de l’ensemble des lieux délaissés par l’homme.
Ces marges assemblent une diversité biologique qui n’est pas à ce jour répertoriée comme richesse.
Tiers paysage renvoie à tiers-état (et non à tiers-monde). Espace n’exprimant ni le pouvoir ni la soumission au pouvoir.


Capture d’écran 2016-08-01 à 14.40.46.pngDes solutions pour agir, le pari de la solidarité

Christian ARAUD

Libre & Solidaire, 224 pages 15.00 €

Par-delà les catastrophes qui se profilent et les problèmes qui nous assaillent, Christian Araud fait le pari de l’optimisme. Loin des discours alarmistes ou des paroles lénifiantes, il nous propose des solutions à la portée de chacun, au plus près de la réalité locale, pour reprendre notre destin en main et retrouver notre libre arbitre. Il engage chacun à agir, aussi bien à la ville qu’à la campagne, pour définir des objectifs et des méthodes qui s’inspirent de la permaculture : soigner la terre, soigner les hommes et partager le surplus entre tous.Oser la solidarité, sans s’oublier soi-même, pour construire un nouveau paradigme qui prend en compte l’état de notre société et offre ‒ à travers un certain nombre d’actions qui couvrent l’ensemble de l’activité humaine ‒ de vraies alternatives pour vivre ensemble. Tout d’abord une action personnelle et en noyau familial, immédiate, mais menée en coopération étroite avec ses semblables. Mais aussi une action plus large, en militant dans les domaines économiques et politiques.Il s’agit d’un pari rationnel et réaliste pour changer notre mode de vie, pour « décoloniser notre imaginaire », selon la formule de Serge Latouche… afin de construire autour de nous un espace vivable si telle est notre volonté.


Capture d’écran 2016-08-01 à 14.42.37.pngVoisinage et communs

P.M.

Editions de l'eclat, 192 pages, 12.00

Ce petit livre a deux objectifs : d’une part, il s’agit d’établir une certaine entente ou cohésion concernant les notions majeures qui ont cours dans l’actuelle discussion sur les alternatives à la société de croissance – subsistance, résilience, coopération, transition, communs etc. – en présentant la diversité des différentes approches. D’autre part et en guise de synthèse de ces approches, nous faisons une proposition concrète, tournée vers l’action, à savoir la notion de voisinage en tant que module le plus petit d’une économie et d’un mode de vie fondés sur les Communs.


Capture d’écran 2016-08-01 à 14.44.20.png De quoi l’effondrement est-il le nom ?

Renaud DUTERME

Editions Utopia 144 pages, 8.00 €

Et si notre civilisation était au bord de l’effondrement ? Au regard de notre monde toujours plus inconséquent et complexe, cette interrogation n’est plus réservée aux scénaristes de science-fiction : elle est de plus en plus présente chez de nombreux chercheurs/euses de tous horizons.
Les « crises » financière, économique, écologique, climatique, sociale, démocratique, identitaire, politique. ne sont-elles que des « crises », ou le mal est-il bien plus profond ? Assiste-t-on à la fin d’un modèle de société qui s’est étendu à l’ensemble du monde en quelques siècles seulement ? Face à cela, aucune politique prônée par les partis de gouvernement n’est capable d’enrayer ce processus.
Pour autant, que peut signifier ce concept d’effondrement ? Suivons-nous la trajectoire de l’empire romain ou de la civilisation maya ? Devons-nous voir l’explosion des inégalités et des tensions sociales comme des signes avant-coureurs de cet effondrement ? Ne dissimule-t-il pas un nouvel avatar destiné à masquer les rapports d’exploitation et de domination entre les classes, sous prétexte que l’ensemble de la société serait « dans le même bateau » ?
Partant de ces questions, ce livre a pour but de questionner cette notion, en particulier sous l’angle de la ségrégation spatiale. On en vient alors à considérer l’effondrement comme un monde de plus en plus fragmenté dans lequel coexistent des personnes renfermées sur leur prospérité derrière des murs sans cesse plus hauts, alors que de l’autre côté toujours plus de populations en subissent les conséquences et ne ramassent que les miettes des richesses produites. Une fois analysées sous l’angle de leurs responsables, les turbulences que traverse notre monde et l’amplification annoncée des catastrophes prennent ainsi un tout autre visage, permettant à l’auteur de poser les bases d’un nouveau système plus juste et plus durable.


Capture d’écran 2016-08-01 à 14.45.53.pngFaut-il avoir peur des nanos ?

Francelyne MARANO,

Buchet Chastel,128 pages, 12.00

Cosmétiques, emballages, produits alimentaires, médicaments, textiles, jouets…, les nanoparticules ont aujourd’hui envahi notre quotidien. En France, plus de 400 000 tonnes ont ainsi été utilisées en 2013. Tous les domaines sont désormais concernés, car ces toutes petites particules possèdent des propriétés physico-chimiques spécifiques particulièrement intéressantes que n’ont pas les particules plus grosses : elles permettent de créer des vitres « autonettoyantes », du béton « antisalissure », des revêtements bactéricides, des matériaux ultrarésistants ou ultralégersPourtant, si leurs bénéfices sont clairs, de plus en plus de scientifiques et d’associations soupçonnent aujourd’hui les nanoparticules d’être dangereuses pour la santé et pour l’environnement. Alors toutes leurs applications sont-elles vraiment utiles ? Doit-on réellement s’en méfier ? Le principe de précaution comme le bon sens recommanderaient donc, en attendant d’en savoir davantage, de ne plus mettre sur le marché des produits de consommation non testés et, a minima, de les limiter aux produits véritablement indispensables.

Capture d’écran 2016-08-01 à 16.33.27.pngUranium africain, une histoire globale

Gabrielle HECHT

Seuil, 416 pages, 23.00 

L’uranium de la bombe lancée sur Hiroshima provenait d’Afrique. À l’âge de l’équilibre de la terreur, pendant la guerre froide, Congo, Gabon, Madagascar, Niger, Afrique du Sud et Namibie ont fourni chaque année entre 20 et 50 % de l’uranium importé en Occident. Pour éclairer la place centrale du continent africain dans l’histoire du nucléaire, Gabrielle Hecht nous fait pénétrer dans ses mines.

La grande force du récit – car c’en est un, riche en histoires, nourri d’archives inédites et de très nombreuses interviews avec des acteurs locaux – est de montrer que la qualification de « nucléaire » est une construction variable selon les rapports de force, les moments, les lieux et les controverses technopolitiques, et qu’elle ne peut se réduire à des questions de radioactivité et de fission. Il fallut attendre 1990 pour que les mines d’uranium proprement dites soient définies comme des « installations nucléaires », quand en 2003 l’uranium nigérien supposé avoir été livré à Saddam Hussein était considéré comme suffisamment « nucléaire » pour justifier une guerre contre l’Irak : un décalage qui, en exemptant les acteurs des procédures de contrôle élaborées par l’Agence internationale de l’énergie atomique, fut bien évidemment propice au commerce de l’uranium. L’enjeu de ce livre est aussi de montrer, parfois crûment, les conséquences sanitaires et environnementales dévastatrices des rapports de forces politiques, commerciaux et humains qui sont au cœur de l’exploitation du minerai.

Capture d’écran 2016-08-03 à 14.44.03.pngAntispéciste

Aymeric CARON

Don Quichotte, 480 pages, 19.00

Un jour, les animaux auront tous des droits. L’animalisme figure le prochain projet idéologique révolutionnaire, qui réconcilie les hommes avec eux-mêmes et avec leur avenir.

Certains en possèdent déjà : les animaux de compagnie, les espèces protégées et les animaux d’élevage. Mais les droits que nous leur avons consentis sont minimaux et incohérents. Nous traitons différemment les chiens, que nous considérons comme des membres de la famille, des cochons, réduits au rang d’objets produits en masse et abattus dans d’indignes conditions. Pourtant cochons et chiens possèdent une sensibilité et une intelligence similaires. Comment en sommes-nous venus à les classer dans des catégories si différentes ? C’est que nous sommes spécistes.

Le spécisme consiste à traiter différemment, et sans la moindre raison valable, deux espèces qui présentent les mêmes caractéristiques. L’affirmation de l’antispécisme sera celle de l’animalisme, un mouvement philosophique qui promeut la nécessité d’accorder des droits à tous les animaux, en raison de leur capacité à souffrir. Surtout, l’animalisme s’inscrit dans une logique d’écologie politique éloignée de celle incarnée par les élections. Non plus une écologie superficielle, qui se soucie seulement de préserver les écosystèmes, les ressources et quelques espèces en péril, mais une écologie profonde, qui repense complètement la place de l’homme dans le monde.

Capture d’écran 2016-08-03 à 14.53.23.pngNature et récits, essais d'histoire environnementale

William CRONON

Editions Dehors, 288 pages, 20.00

Chacun des essais réunis dans ce recueil témoigne de la façon dont William Cronon, en intellectuel engagé, a profondément renouvelé les manières d’écrire l’histoire. Par l’étude des changements environnementaux entraînés par la colonisation des États-Unis, ces écrits questionnent non seulement la figure du chercheur en historien de l’environnement mais, plus encore, le rôle que peut jouer l’histoire environnementale dans la compréhension des bouleversements écologiques actuels. Comment les identités humaines sont-elles façonnées par leur rapport à la nature ? Quelle place attribuer au « sens du lieu », à l’heure de la montée irrépressible de l’échelle globale ? La forme rhétorique du récit permet-elle de rendre compte des inégalités et des rapports de force qui se tissent autour de la nature ? En retraçant les relations, souvent obscures, entre l’histoire humaine et les changements écologiques, l’histoire environnementale ouvre des pistes précieuses pour penser et agir avec le monde qui nous entoure. Nature et récits est le premier livre à introduire William Cronon en France.

Capture d’écran 2016-08-03 à 16.58.11.pngL'adaptation aux changements climatiques. Les réponses de l'action publique territoriale

Elsa RICHARD

Presses universitaires de Rennes, 284 pages, 21,00 €

La révélation de l'origine anthropique des changements climatiques et l'ampleur inédite de ce phénomène ont fait émerger la nécessité de réponses politiques pour y faire face. L’adaptation aux changements climatiques constitue l’une des réponses formulées par la communauté internationale pour répondre au problème climat. Si le dérèglement anthropique du climat est un problème environnemental planétaire, les effets se manifestent de l’échelle globale jusqu’au niveau très local. Malgré les incertitudes durables associées à ce problème climatique, différentes formes d’injonction législative et politique incitent aujourd’hui les acteurs locaux à intégrer les effets des changements climatiques dans leurs politiques territoriales. Les modalités de construction de ces adaptations aux changements climatiques restent toutefois encore largement méconnues. Cet ouvrage présente, à partir des résultats de recherche doctorale, les modalités de déclinaison territoriale de l’adaptation aux changements climatiques dans l’action publique locale en France. En s’appuyant sur quatre études de cas, aux échelles territoriales et aux caractéristiques différentes, l’auteur discute, d’une part, l’hypothèse d’une nécessaire territorialisation de l’adaptation aux changements climatiques, conduisant à des formulations différenciées des réponses locales d’adaptation et, d’autre part, les conséquences de l’intégration de l’adaptation aux changements climatiques sur les façons de faire et de penser les politiques d’aménagement à l’échelle locale.

Mai 2016

Capture d’écran 2016-08-04 à 12.37.43.pngAtlas de la France toxique

Association ROBIN DES BOIS

Arthaud, 164 pages, 18.00 €

Amiante, déchets de guerre, marées noires, radioactivités, PCB, pesticides, perchlorates…

Les pollutions et les risques qui menacent la santé, l’environnement et la biodiversité sont multiples, souvent minorés et parfois même ignorés.

Région par région, département par département et dans les plus grandes villes de France, ce document fondé sur des recherches historiques et les dernières actualités informe, éclabousse et alerte.

Cet inventaire inédit explore la France métropolitaine, la Corse, les Antilles, la Guyane et la Nouvelle-Calédonie.

Capture d’écran 2016-08-01 à 15.31.31.pngLes précurseurs de la décroissance, une anthologie

Serge LATOUCHE

Le passager clandestin, 300 pages, 15.00

Plus de 60 biographies pour se familiariser avec les origines de la décroissance. Des stoïciens et des cyniques à Huxley ou Orwell, en passant par Kropotkine, Giono, Ivan Illich, Nicholas Georgescu-Roegen, etc.

L’étude des « précurseurs de la décroissance » prouve que la vision que recouvre ce slogan provocateur est ancienne, profonde et diversifiée, et que ce sont bel et bien la croissance et ses serviteurs zélés qui constituent une parenthèse dans l’histoire de l’humanité et de la pensée.

L’économiste et anthropologue Serge Latouche, l’un des premiers et principaux théoriciens de la décroissance aujourd’hui, revient de manière claire et érudite sur les courants d’idées, les intellectuels et les activistes politiques qui ont influencé sa réflexion.

Capture d’écran 2016-09-27 à 17.51.30.pngLes Limites sociales de la croissance

Fred HIRSCH

Les petits matins, 352 pages, 25.00 €

Et si la croissance, tant espérée par tous ceux qui y voient le remède au chômage, à la précarité et aux inégalités, n’était pas à même de guérir les maux de notre société ? C’est le constat établi par Fred Hirsch, dès 1976, dans ce livre fondateur : au-delà d’un certain seuil, la croissance économique n’améliore plus le bien-être et tend plutôt à le réduire.

Rien ne destinait cet économiste, passé par le Fonds monétaire international et la rédaction de The Economist, puis devenu professeur à l’université de Warwick, à développer cette critique radicale de la dynamique même de notre système économique. Il nous laisse pourtant en héritage un ouvrage devenu une référence pour les écologistes et les économistes critiques.

Fred Hirsch démontre que l’abondance matérielle s’accompagne d’une inefficacité croissante dans le fonctionnement de notre société. Surtout, la poursuite sans fin de la croissance suppose une compétition effrénée entre les individus, qui cherchent à s’affirmer à travers des comportements de consommation ostentatoire. Une quête insatiable qui conduit à un formidable gaspillage écologique et social, mais aussi à une dégradation du bien-être et de la satisfaction de chacun.

Capture d’écran 2016-08-01 à 15.32.40.pngLa décroissance, Le progrès m'a tuer, Leur écologie et la nôtre

La Décroissance

L'échappée 332 pages, 20.00

Le dérèglement climatique s’accélère ; les glaces fondent ; les océans s’acidifient ; le niveau des mers monte ; la maison brûle… Alors que les rapports sur les ravages environnementaux se font de plus en plus alarmistes, institutions internationales et États appellent à la mobilisation générale pour faire face au « défi climatique. Leur plan d’urgence ? Accélérer l’innovation technologique pour rendre le développement plus durable. Leur écologie est en fait une opportunité pour conforter le système industriel et intensifier la marchandisation du monde.
En quatre décennies, ce programme a pourtant fait la preuve de son échec. Le développement durable n’a pas eu lieu. Il n’y a pas de croissance verte. L’expansion économique se nourrit d’une quantité sans cesse accrue d’énergie et émet toujours plus de pollution. Nous ne pouvons pas prétendre préserver la nature et l’homme sans nous attaquer à cette dynamique.
C’est pourquoi notre écologie, elle, porte un projet de rupture radicale : elle remet en cause le capitalisme, le déferlement technologique, l’organisation industrielle, l’impératif de croissance, un certain mode de vie et d’être. De sensibilités diverses, mais partageant tous cette perspective, les auteurs réunis ici, grandes voix critiques venant des quatre coins du monde, appellent à rejeter l’idéologie destructrice du Progrès.

Capture d’écran 2016-08-03 à 16.20.29.pngGéopoétique de l’eau, hommage à Gaston Bachelard

Thierry PAQUOT

Eterotopia, 13.50 


L’eau est indispensable au vivant (aux plantes comme aux animaux) et à l’humain.

L’eau appartient aux quatre éléments selon la culture occidentale, avec la terre, l’air et le feu. La culture orientale admet cinq éléments et ajoute le métal ou le bois. Les philosophes s’en sont préoccupés dès l’aurore de la pensée… Gaston Bachelard (1884-1962) a consacré plusieurs ouvrages à cette « imagination matérielle » des éléments, dont L’Eau et les rêves (José Corti, 1942) que nous relisons ici et situons dans l’ensemble de son œuvre afin de penser l’eau en ce début du XXI siècle où nombreux sont ceux qui la proclament « bien en commun ».

Capture d’écran 2016-08-03 à 16.43.11.pngLe cerveau endommagé. Comment la pollution altère notre intelligence et notre santé mentale

Barbara DEMENEIX

Odile Jacob, 416 pages, 39.90 €

Pesticides, plastiques, résidus de médicaments et beaucoup d’autres choses encore : chaque jour, des centaines de milliers de produits chimiques sont rejetés dans l’environnement.

Ces perturbateurs endocriniens affectent le développement du cerveau, le métabolisme, la reproduction, et ont une incidence sur les cancers.

Des études scientifiques récentes montrent que le nombre d’enfants atteints de dérèglements hormonaux, de désordres de type autistique ou de troubles de l’attention avec hyperactivité est en augmentation constante.

Barbara Demeneix parvient même à une conclusion inquiétante : les capacités intellectuelles des générations futures seront sérieusement compromises.

Quelles solutions pouvons-nous mettre en œuvre pour protéger les enfants, mais aussi les adultes, à titre individuel et surtout collectif ?

Juin 2016

Capture d’écran 2016-08-03 à 15.06.58.pngSauver l'homme et la nature

Jean-Marie PELT

Fayard, 234 pages, 17.00 €

L’érosion de la biodiversité est un fait incontournable, une tragique certitude.
Au rythme des découvertes actuelles, il faudrait plus d’un millénaire pour décrire la totalité des espèces de la planète. Et l’espèce humaine ?  Avec ces 7 milliards 300 millions d’individus est-elle un succès de l’évolution ? Sans doute, et pourtant… Apparue il y a moins de 200 000 ans, elle est parvenue à elle seule à déséquilibrer l’ensemble de la biosphère érodant la biodiversité, abusant des ressources, modifiant les climats et polluant la nature.
En partant de ce constat lucide et éclairé, Jean-Marie Pelt veut nous dire que nous sommes tous concernés par le devenir de notre planète et que  c’est en respectant toutes les formes de la diversité que nous parviendrons à réconcilier et unir l’homme et la nature.
Il nourrit ces pages d’histoires naturelles où se côtoient à loisir l’univers animal et végétal et il nous délivre, en témoin émerveillé et formidable passeur qu’il fut, un message de vigilance, de combat et d’espoir tout à la fois

Capture d’écran 2016-08-01 à 15.39.43.pngChroniques de la zone libre, Des zads au maquis : fragments de l’imaginaire autonome

Cosma SALÉ

Le passager clandestin, 180 pages, 15.00

On s’est promis que ça n’aurait pas de fin, qu’on ouvrirait des lieux en veux-tu en voilà, qu’on s’y retrouverait toujours, qu’on y rassemblerait, avec d’autres naufragés du béton, les plus fiers équipages de pirates.

(...) Dans les ministères de la parole publique, on refuse de comprendre ce qui se joue durant ces nuits. On reprend, pour la répandre une fois encore, l’image indécrottable et bien commode du casseur opportuniste. »

C’est dans la nébuleuse autonome que se recrute une partie des activistes contre les grands projets inutiles ou contre la loi Travail. Ce livre aurait pu s'appeler « Dans la tête d’un zadiste ». Il témoigne de la résolution et de l’imaginaire d’une génération qui a choisi les marges pour tenter de réinventer un monde à la hauteur de ses exigences. Il permet de saisir un peu de la représentation du monde de cette jeunesse en lutte radicale contre la société néolibérale.

On y trouvera un peu de ce que Cosma Salé a appris : à respirer et à sentir, à créer et à bâtir contre l’ennui. De la zad de Notre-Dame-des-Landes ou du Testet à la cuisine d’une maison occupée, d’une cabane dans les bois au tissu urbain des squats, on y éprouvera peut-être un peu de la fièvre et de l’enthousiasme, de la magie et de l’exil de sa génération.

C'est un petit traité sur l'esquisse des marges, un manuel d'usage du monde libre, les fragments d’un imaginaire qui a désormais sa dynamique propre.


Capture d’écran 2016-08-01 à 15.41.32.pngLe paysage

Thierry PAQUOT

La Découverte, 128 pages, 10.00

Issu du vocabulaire des peintres, le mot « paysage » a progressivement conquis d’autres domaines et acquis d’autres sens selon les disciplines. Simultanément, il s’émancipe du seul regard pour devenir polysensoriel et se placer entre « environnement » et « nature », quitte à provoquer quelques confusions… L’art des jardins, la création de parcs, la nécessité d’attribuer à la nature une place plus importante dans les villes et les territoires urbanisés confortent le rôle grandissant du paysagiste dans la fabrication de « paysages » aux côtés des agriculteurs, ingénieurs des infrastructures, architectes, designers, urbanistes, concepteurs lumière, écologues…
Cet ouvrage, véritable état critique de la pensée en matière de « paysage », examine aussi bien les paysages urbains que leur patrimonialisation, les transformations du sentiment de la nature que ses représentations. Il appelle à une « éthique paysagère » soucieuse des nouvelles exigences environnementales et conclut que le paysage s’apparente à un « don de sensations », une poétique des écosystèmes.

Capture d’écran 2016-08-01 à 15.42.36.pngL'eau en péril ? Une ressource à préserver au quotidien

Denis LEFÈVRE,Vazken ANDRÉASSIAN

QUAE, 168 pages, 16.00

Aujourd’hui, chaque Français utilise 148 litres d’eau pour ses besoins quotidiens. Si notre pays apparaît plutôt bien doté en eau, certaines régions connaissent l'excès ou la pénurie, voire des pollutions diffuses.

Allons-nous manquer d’eau ? Pouvons-nous avoir confiance dans l’eau du robinet ? Que faire en cas de sécheresse ou d’inondation ? Avez-vous déjà entendu parler de l’« eau virtuelle » ? Saviez-vous que pour produire 100 grammes de viande, il faut 1 300 litres d’eau ?

Le zouave du pont de l’Alma qui barbotait en 1910 est dans la mémoire collective mais une nouvelle crue à Paris est inéluctable. La population francilienne s’y est-elle préparée, et qu’en est-il d’autres grandes villes françaises traversées par des fleuves ?

Une chose est sûre : même en France, nous devons apprendre à mieux gérer nos ressources en eau, à tous les niveaux. Cette eau qui a été déclarée à Davos comme l’un des trois enjeux majeurs mondiaux des prochaines années ! C’est dans un style « clair comme de l’eau de roche » qu’un journaliste et un hydrologue nous donnent des clés pour préserver cette précieuse ressource et mieux en comprendre les enjeux économiques et politiques.

L’eau est source de vie : protégeons-la !

Juillet 2016

LCapture d’écran 2016-08-01 à 16.59.32.png'écologie à l'épreuve du pouvoir, Un avenir peint en vert pour la France

Michel SOURROUILLE

Sang de la terre, 366 pages 19.00

Jusqu'en 1974, la politique ignorait l'écologie. C'est René Dumont qui, en présentant sa candidature à la présidentielle, a fait entrer l'écologie en politique. Depuis, de nombreuses péripéties ont marqué historiquement la montée de cette nouvelle sensibilité en France. Plus la conscience que la planète et ses habitants sont en danger progresse, plus il se forme un peuple écolo Alors oui, l'écologie sera un jour au pouvoir - et peut-être même plus tôt qu'on a tendance à le penser -, même s'il est difficile de dire dans quel cadre. Lors d'une présidentielle ? D'une élection européenne ? Ou bien par le biais de députés qui feraient de la politique autrement ? Dans un monde de plus en plus difficile et dangereux, il y a encore des raisons d'espérer. Les programmes qui tiennent compte de l'urgence écologique existent. Ils sont même nombreux. Et surtout, ils proposent une vision à long terme qui reste étrangement absente des promesses électorales actuelles.

Capture d’écran 2016-08-01 à 15.49.09.pngEnvironnement et énergie

Amar BELLAL

Le temps des cerises, 150 pages, 10.00

Ce livre est un pari. Celui de recenser les principales interrogations des citoyens entendues dans plus d’une centaine de débats publics et d’y répondre sans détour, sans tabous, en nous attaquant frontalement aux objections les plus sérieuses qui circulent sur le modèle énergétique français.

Avec l’objectif de dépassionner le débat sur l’énergie et de ne pas le limiter à l’opposition simpliste, « nucléaire » contre « renouvelable ». Il s’agira aussi de prendre conscience des vrais rapports de force – qui sont essentiellement d’ordre économique – de façon à éclairer d’une lumière nouvelle les campagnes montantes diabolisant tel ou tel modèle énergétique, avec en ligne de mire la promotion cruciale du service public de l’énergie et de notre industrie. Car la vraie bataille est là : que les citoyens s’emparent de cette question, et sortent le secteur de l’énergie des griffes du marché, pour s’engager dans une transition énergétique répondant vraiment à l’intérêt général.

Capture d’écran 2016-08-05 à 10.02.58.pngEléments d'une politique convivialiste

LES CONVIVIALISTES

Le Bord de l'eau, 216 Pages, 10.00

Le projet politique convivialiste sera central dans cette année pré-élection présidentielle.

Tout le montre : le divorce entre les Français(es) et la Classe politique est désormais consommé. Jamais on n’a eu autant le sentiment que le discours politique professionnel tourne à vide, incapable d'analyser le présent et de montrer l’avenir. Partout, en revanche, des milliers d’initiatives citoyennes essaient de réinventer la politique, l’économie, le rapport à la nature, la socialité, etc. Mais sont-elles cohérentes?

Dessinent-elles effectivement les contours d’une autre politique et d’une autre société à la fois possible et désirable? C’est pour en avoir le cœur net que les intellectuels engagés réunis autour du convivialisme, et qui forment un échantillon représentatif de ces porteurs d’initiative, ont décidé de confronter les pistes et les solutions qu’ils proposent.

Y a-t-il là les bases d’un projet politique alternatif cohérent? Il semble bien que oui.

Aout 2016

Capture d’écran 2016-08-01 à 15.50.06.pngLes Mots Verts, pour une écologie du langage

Noël MAMERE, Stephanie BONNEFILLE

Editions de l'Aube, 224 pages, 20.00

Les mots de la politique ne sont pas neutres ; ils sont là pour servir une idée, défendre une cause, expliciter un projet de société. C’est le cas des « mots verts », comme « prospérité sans croissance », « simplicité volontaire », « communs », « zadistes »… Les mots construisent des représentations et les représentations génèrent des actions.
Le dialogue entre Noël Mamère et Stéphanie Bonnefille interroge ces représentations. Ce livre documenté, au plus près de l’actualité, aux échanges vifs et stimulants, ouvre des perspectives passionnantes sur la rhétorique de l’écologie. Les Mots verts pose les bases d’une écologie du langage à la recherche d’une « encre verte » plus lisible, pour reprendre les mots de Christian Salmon.

Capture d’écran 2016-09-05 à 10.44.33.pngRenouveler les politiques locales de l’énergie

Esther BAILLEUL (dir.)

Le passager clandestin, 112 pages, 10.00 €

La transition énergétique, une contrainte de plus pour les territoires ? Plutôt un véritable moteur de développement local. Car la transition énergétique permet la diminution de la facture énergétique des collectivités et de leurs citoyens, la revitalisation du territoire, la structuration de filières économiques et une nouvelle dynamique citoyenne.

Les défis du changement climatique et de la nécessaire sortie des énergies fossiles nécessitent la mobilisation de tous, à toutes les échelles, pour accomplir la transition énergétique. Les territoires ont un rôle majeur : ils ont la capacité et la responsabilité de contribuer à cette transition en mobilisant les ressources en énergies renouvelables dont ils disposent.

Destiné aux acteurs locaux, ce guide pratique propose une approche opérationnelle et transversale de l’action locale en matière d’énergie, illustrée par de nombreux exemples de terrain où les acteurs ont su (re)prendre en main la question de l’énergie.

Capture d’écran 2016-09-19 à 10.29.04.pngLe Désastre de l'école numérique, plaidoyer pour une école sans écrans

Philippe BIHOUIX, Karine MAUVILLY

Seuil, 240 pages, 17.00 €

Pendant que certains cadres de la Silicon Valley inscrivent leurs enfants dans des écoles sans écrans, la France s’est lancée, sous prétexte de « modernité », dans une numérisation de l’école à marche forcée – de la maternelle au lycée. Un ordinateur ou une tablette par enfant : la panacée ? Parlons plutôt de désastre.

L’école numérique, c’est un choix pédagogique irrationnel, car on n’apprend pas mieux – et souvent moins bien – par l’intermédiaire d’écrans. C’est le gaspillage de ressources rares et la mise en décharge sauvage de déchets dangereux à l’autre bout de la planète. C’est une étonnante prise de risque sanitaire quand les effets des objets connectés sur les cerveaux des jeunes demeurent mal connus. C’est ignorer les risques psychosociaux qui pèsent sur des enfants déjà happés par le numérique.

Cet essai s’adresse aux parents, enseignants, responsables politiques, citoyens qui s’interrogent sur la pertinence du « plan numérique pour l’école ». Et s’il fallait au contraire faire de l’école une zone refuge, sans connexions ni écrans, et réinventer les pistes non numériques du vivre-ensemble ?

Capture d’écran 2016-09-19 à 10.31.02.pngUne histoire politique de l’alimentation. Du paléolithique à nos jours

Paul ARIÈS

Max Milo, 448 pages, 24,90 €

Pourquoi l’alimentation est à l’origine des biens communs de l’humanité ? Comment les puissants, avec les rituels de la table et les politiques alimentaires, sont parvenus à construire l’(in)égalité des humains ? Qui, après avoir imposé au peuple de manger du pain, a voulu lui interdire les châtaignes et généraliser la pomme de terre ?

Au-delà des histoires sociale, religieuse, culturelle, de l’alimentation, l’auteur retrace son histoire politique, jamais traitée à ce jour. Ce fabuleux livre de Paul Ariès, est le fruit de trente ans d’enseignement et de recherches. Il montre comment la table française reste largement tributaire des tables passées. Vous saurez (presque) tout de ce que mangeaient et buvaient nos ancêtres, de la préhistoire à nos jours.

Septembre 2016

Capture d’écran 2016-09-01 à 17.09.05.pngFinancer la transition énérgitique

Alain GRANDJEAN et de Mireille MARTINI

Editions de l'Atelier, 224 pages, 15.00

Désormais avéré, le dérèglement climatique fait peser un risque majeur sur la planète, ses habitants, sa biodiversité et ses économies. On ne peut plus attendre et remettre à plus tard l’épineuse et essentielle question de savoir comment financer la transition énergétique et écologique. D’autant plus que subir coûte beaucoup plus cher qu’agir.

Comment passer aux actes dès maintenant ?

Comment décarboner le développement ?

Comment trouver l’argent nécessaire et orienter les financements vers la transition alors que le secteur financier reste prisonnier d’une instabilité systémique ?

Comment limiter le réchauffement climatique sous +2°C d’ici 2100,l’objectif fixé à la COP21 du Bourget,et trouver ensemble les moyens de rendre la terre, notre maison commune, vivable pour tous?

Deux des principaux experts français sur le sujet, Alain Grandjean (économiste et ingénieur, spécialiste des questions liées au climat et à l’énergie) et Mireille Martini (spécialiste des financements internationaux) - respectivement coauteur et rapporteur du rapport Canfin-Grandjean sur le financement de la transition énergétique remis à la présidence de la République en juin 2015-, déterminent les grandes lignes de la trajectoire que nous devrions prendre au niveau européen et mondial pour relever ce défis et réussir la transition énergétique.

Capture d’écran 2016-09-05 à 10.30.41.pngQuel pain voulons-nous ?

Marie ASTIER

Editions du Seuil, 128 pages, 12.00 €

Le pain est en France le symbole du produit simple et naturel. Qui songerait à demander à son boulanger de justifier la provenance de la farine ou la nature de la levure ?

Pourtant, la plupart des pains que nous mangeons sont le résultat d'une standardisation dangereuse pour le goût et notre santé. Depuis une dizaine d'années, l'industrialisation s'accélère sous la pression des grands moulins et des nouvelles chaînes de boulangeries.

Par une série de reportages vivants, Marie Astier explore les coulisses d’un univers méconnu, racontant les acteurs d’une longue chaîne allant du produit fini aux semences de blé. Pour la première fois, elle dresse le panorama des modes anciens et nouveaux de fabrication du pain : manipulations des farines, teneur et dosage du gluten, additifs et mélanges prêts à l’emploi qu’utilisent les boulangers, mais aussi modes de production alternatifs. Avec des surprises, car le mauvais pain n’est pas toujours celui qu’on croit.

Cette enquête inattendue nous fait découvrir les secrets d’un aliment aussi négligé qu’essentiel. Elle ouvre de croustillante façon le débat sur les nouvelles voies du bien-manger.

Capture d’écran 2016-09-19 à 10.29.14.png

Comment les économistes réchauffent la planète

Antonin POTTIER

Seuil, 336 pages, 18.00 €

Vous craignez le réchauffement climatique ? Les vagues de chaleur à répétition, les sécheresses interminables, la fonte de la banquise ? « Vous avez tort ! Le changement climatique c’est 1 % de pouvoir d’achat en moins dans un siècle, alors que le marché le multipliera par sept : ayez confiance ! » C’est du moins ce que disent les économistes.

Antonin Pottier dévoile les présupposés de ce discours économique : marchés parfaits qui orientent les investissements, individus qui optimisent leurs décisions dans un univers complètement connu, nature infiniment généreuse. Cette vision du monde est logée au cœur des modèles et des méthodes des économistes. Elle déforme la réalité et fait prendre des décisions surprenantes, comme celle de créer un marché mondial du carbone pour sauver le climat. Elle aboutit surtout à entraver toute action effective contre le changement climatique.

Bref, l’avenir de la planète est une affaire trop sérieuse pour être laissée aux économistes !

Capture d’écran 2016-09-19 à 10.29.25.pngL'Atome expliqué à mes petits-enfants

Jean-Marc LÈVY-LEBLOND

Seuil, 112 pages, 8.00 €

L’atome : tant de questions autour d’une si petite chose !

C’est que, derrière les connaissances enseignées dès le collège et le lycée – structure, taille, propriétés, etc. – se cachent bien des surprises. Quels rapports entre l’atome et l’électricité, l’atome et la lumière, l’atome et la guerre, voire l’atome et la religion, et même, l’atome et les ornithorynques ? Il fallait l’habileté et l’humour de l’auteur, physicien et grand-père, pour nous inciter à relier joyeusement ces éléments et à secouer une fois encore nos certitudes. Au fil du dialogue, nous apprivoisons électrons et nucléons, bosons et fermions, quarks et gluons et plongeons au cœur même de la matière !

Capture d’écran 2016-09-19 à 11.54.39.pngLe revenu de base : comment le financer ?

MOUVEMENT FRANÇAIS POUR UN REVENU DE BASE

Yves Michel, 192 pages, 15.00 

Après avoir présenté les multiples justifications du revenu de base dans le livre précédent, Revenu de base : un outil pour construire le XXIème siècle,​ nous présentons ici les multiples propositions concrètes de mise en oeuvre du revenu de base.

Ce manuel donne la possibilité au lecteur de construire sa propre proposition de revenu de base et de choisir la façon dont il souhaite le financer. Les sources de financement sont multiples (impôt sur le revenu, sur la consommation, sur les bénéfices, sur le patrimoine, fiscalité écologique, etc.). La question du montant du revenu de base est aussi débattue, celle de son coût budgétaire, ainsi que celle des prestations et politiques qu’il pourrait éventuellement remplacer. Enfin, une dernière partie s’intéresse à la façon dont est créée la monnaie aujourd’hui et propose une réforme qui consisterait à passer à une création monétaire sous forme de dividende universel. Ce livre démontre non seulement que le revenu de base est une mesure à portée de main, mais aussi que les pistes pour le financer sont multiples.

Capture d’écran 2016-09-27 à 10.52.17.png La viande. Un peu, beaucoup, passionnément ou pas du tout ?

Dr Jean-Michel LECERF

Buchet Chaster, 144 pages, 12.00 €

Coq au vin, blanquette de veau ou canard à l’orange…, la viande se trouve au centre de notre gastronomie. Aujourd’hui, elle est pourtant accusée de nombreux maux, tant sur le plan nutritionnel et sanitaire qu’éthique ou environnemental.

Longtemps jugée indispensable pour une bonne santé, en raison de ses caractéristiques nutritionnelles, elle est désormais mise en accusation. Alors, faut-il continuer à manger de la viande ? Doit-elle disparaître de notre alimentation ? Quelle peut être sa place dans notre assiette ?

Si l’auteur recommande de diminuer notre consommation carnée et d’augmenter les aliments sources de protéines d’origine végétale, il défend l’omnivorisme et apporte un regard médical et scientifique sur toutes les dimensions de notre alimentation.

Finalement, l’ouvrage fait le point sur une question aujourd’hui controversée en remettant le plaisir et le bon sens au coeur de notre alimentation.

Capture d’écran 2016-09-30 à 10.56.11.pngAménagement et environnement. Perspectives historiques

Patrick FOURNIER et Geneviève MASSARD-GUILBAUD (dir.)

Presses Universitaires de Rennes, 300 pags, 22.00 

Ce livre propose une vision nouvelle des aménagements territoriaux. Pensant les territoires comme des champs de négociation entre des forces variées, il inclut dans l’étude de leur aménagement la façon dont l’environnement réagit à son tour à la transformation imposée. Considérant des travaux effectués à toutes les périodes de l’histoire, il cherche à identifier leur impact économique, social, environnemental ou même culturel, y compris sur le long terme.

Octobre 2016

Capture d’écran 2016-09-19 à 10.30.00.pngUn nouveau droit pour la Terre. Pour en finir avec l'écocide

Valérie CABANES

Seuil, 368 pages, 20.00 €

Peuples et sociétés sont dépossédés de leurs moyens d’existence à travers le monde par la destruction de leur environnement. Face à cet écocide, comment repenser les droits de l’homme ?

L’écocide (fait de détruire la « maison Terre ») n’est pas un crime de plus, s’ajoutant à toutes les autres atteintes aux droits humains. Il est désormais le crime premier, celui qui ruine les conditions mêmes d’habitabilité de la Terre. D’ores et déjà, les dérèglements en cours attisent injustices et tensions géopolitiques tandis que les saccageurs de la planète restent impunis.

Aussi est-il urgent de revendiquer de nouvelles formes de responsabilité et de solidarité. Urgent de redéfinir un nouveau sens et de nouveaux cadres à l’action humaine au sein des limites planétaires. Le droit international doit se métamorphoser et s’universaliser autour d’une nouvelle valeur pivot, l’écosystème Terre, en reconnaissant un cinquième crime international, le « crime d’écocide ».