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Suggestions de lectures écoféministes

- 8 mars 2022

Suggestions de lectures écoféministes

Suggestions de lectures écoféministes pour le 8 mars et tous les autres jours de l’année !

Le 8 mars journée internationale de lutte pour les droits des femmes et des minorités de genre, est l’occasion de (re)découvrir quelques textes écoféministes  qui articulent luttes féministes et revendications écologistes.

L’an dernier, le jury du Prix du livre de l’écologie politique, a désigné comme lauréat l’ouvrage Être écoféministe. Théories et pratiques, de la philosophe Jeanne Burgart Goutal, occasion de mettre en lumière ce mouvement militant hétérogène marginalisé et pourtant mouvement clé des luttes sociales et écologistes actuelles. Aujourd’hui, on vous fait part d’une petite sélection d’ouvrages qui permettront de vous (re)plonger dans ce courant politique singulier et d’en comprendre véritablement les pratiques contestaires alors que ce terme est en proie à de multiples et destructrices récupérations politiques. 

L’écoféminisme en bref : Mouvement politique radical et militant au sein des mouvements féministes et des courants socialo-communistes ayant émergé à la fin des années 70 et cherchant à dépasser les frontières de ces deux luttes en intégrant l’urgence écologique aux combats. Même si le terme est né sous la plume de la militante française Françoise d’Eaubonne, c’est à l’étranger que le concept trouve d’abord son ancrage politique.

Parmi une pluralité de matérialisations de l’écoféminisme politique, c’est une matrice idéologique qui les rassemble : l’exploitation et l’oppression des femmes et des minorités de genre  procède de la même logique que l’exploitation de la Terre et cette logique c’est le patriarcat et le capitalisme. Alors, tout l’enjeu est de combattre ces deux aspects d’un même processus pour mettre fin à toutes les dominations et réussir à faire advenir la justice sociale et environnementale.

En ses racines, l’écoféminisme porte la convergence des luttes et l’intersectionnalité : anti-patriarcat, anti-fasciste, anti-raciste, anti-capitaliste, anti-spéciste, anti-validiste, féministes, LGBTQIA+,  écologiste et décolonial…

‘ Tout combat qui va au bout de soi-même rencontre tous les autres […] Ni la lutte des sexes ni la lutte des classes ne pourra atteindre son but si l’une des deux se coupe de l’urgence écologique. […] L’autonomie, ne cessons pas de le souligner, n’est pas séparation ; au contraire, elle est base de rencontres.’

Françoise d’Eaubonne, Écologie et féminisme. Révolution ou mutation ?, 1978 [2018], p. 166-167

Notre sélection d’ouvrages écoféministes pour commencer :

Capture d’écran 2022-03-08 à 16.35.20.pngFrançoise d’Eaubonne et l’écoféminisme, Caroline Goldblum, Le passager clandestin, 2019

« Et la planète mise au féminin reverdirait pour tous! »

Écrivaine libertaire et prolifique, militante chevronnée, pionnière du mouvement féministe et de la décroissance, Françoise d’Eaubonne (1920-2005) est à l’origine du concept d’écoféminisme. L’oppression patriarcale des femmes et l’exploitation capitaliste de la planète découleraient des mêmes mécanismes de domination et doivent donc être combattues ensemble.

Incompris voire tourné en dérision en France, son projet de muter vers une société autogestionnaire, fondée sur l’égalité des sexes, des peuples et la préservation de la nature fait largement écho aux idéaux de la décroissance.

Caroline Goldblum nous montre la pertinence et l’actualité des idées et modes d’action écoféministes dans un contexte d’urgence climatique.

Capture d’écran 2022-03-08 à 15.58.49.pngLe féminisme ou la mort, Françoise d’Eaubonne, 1974 [2020], Éditions Le passager clandestin

Premier manifeste écoféministe. En faisant du capitalisme patriarcal le dénominateur commun de l’oppression des femmes et de l’exploitation de la planète, Françoise d’Eaubonne offre de nouvelles perspectives aumouvement féministe et à la lutte écologiste. Pour empêcher l’assassinat généralisé du vivant, il n’y a aucune alternative sinon l’écoféminisme.

C’est le féminisme ou la mort.

Longtemps inaccessible, ce texte devenu référence est introduit par deux chercheuses et militantes. À l’aune de leurs engagements et d’une lecture croisée de ce manifeste visionnaire, Myriam Bahaffou et Julie Gorecki soulignent les ambiguïtés de ce courant en pleine résurgence et nous proposent des pistes pour bâtir un écoféminisme résolument radical, intersectionnel et décolonial.

Capture d’écran 2022-03-08 à 15.56.13.pngÉcologie et féminisme. Révolution ou mutation ?, Françoise d’Eaubonne, 1978 [2018], Éditions Libre & Solidaire

L’autrice est à l’initiative de la notion d’écoféminisme, ce nouveau concept opère la synthèse entre l’idée d’une double exploitation : celle de la nature par l’humain et celle des femmes et des minorités de genre par l’homme. Dans cet ouvrage initialement paru en 1978, mais d’une actualité brûlante, l’autrice remet radicalement en question la notion de croissance économique et démographique, dénonçant le capitalisme comme stade ultime du patriarcat. La surpopulation et l’épuisement des ressources illustrent l’« illimitisme » caractéristique de ce qu’elle nomme le « système mâle », et elle est l’une des premières à affirmer qu’il faut préserver ce qui reste encore de l’environnement, sous peine de mort. Dans ce combat universel, les femmes, fortes de leur longue expérience d’exploitation, ont un rôle déterminant à jouer.

Capture d’écran 2022-03-08 à 16.33.32.pngFaire partie du monde. Réflexions écoféministes, Ouvrage collectif : Catherine Beau-Ferron, Marie-Anne Casselot, Élise Desaulniers, Ellen Gabriel, Céline Hequet, Anna Kruzynski, Jacinthe Leblanc, Valérie Lefebvre-Faucher, Pattie O’Green et Maude Prud’homme, Les Éditions du remue ménage, 2017

À l’heure où des crises environnementales, économiques, politiques et humanitaires se croisent et menacent jusqu’à la vie sur Terre, il est troublant de constater que nous ne faisons toujours pas de la défense du vivant une priorité. Et si le travail de soin, les modes de vie égalitaires et durables souffraient du même mépris qui a longtemps occulté le savoir et l’action des femmes? Ce livre postule l’urgence de l’écoféminisme. Comprendre les similitudes dans le fonctionnement du patriarcat et de l’exploitation de la nature permet de revaloriser de puissantes stratégies de résistance.

Les auteures de ce recueil réfléchissent à la décentralisation du pouvoir, à la décolonisation, aux droits des animaux, à la crise de la reproduction, aux grands projets d’exploitation des ressources, au retour à la terre, à la financiarisation du vivant, à la justice entre générations. Toutes sont engagées sur plusieurs fronts pour freiner la destruction du monde. Et pensent que nous n’y arriverons pas sans rompre radicalement avec l’idéologie de domination.

Notre sélection d’ouvrages écoféministes pour poursuivre :

Capture d’écran 2022-03-08 à 16.44.05.pngÊtre écoféministe. Théories et pratiques, Jeanne Burgart Goutal, Éditions L’Échappée, 2020

Oppression des femmes et destruction de la nature seraient deux facettes indissociables d’un modèle de civilisation qu’il faudrait dépasser : telle est la perspective centrale de l’écoféminisme. Mais derrière ce terme se déploie une grande variété de pensées et de pratiques militantes.

Rompant avec une approche chic et apolitique aujourd’hui en vogue, ce livre restitue la richesse et la diversité des théories développées par cette mouvance née il y a plus de 40 ans : critique radicale du capitalisme et de la technoscience, redécouverte des sagesses et savoir-faire traditionnels, réappropriation par les femmes de leur corps, apprentissage d’un rapport intime au cosmos…

Dans ce road trip philosophique alternant reportage et analyse, l’auteure nous emmène sur les pas des écoféministes, depuis les Cévennes où certaines tentent l’aventure de la vie en autonomie, jusqu’au nord de l’Inde, chez la star du mouvement Vandana Shiva. Elle révèle aussi les ambiguïtés de ce courant, où se croisent Occidentaux en quête d’alternatives sociales et de transformations personnelles, ONG poursuivant leurs propres stratégies commerciales et politiques, et luttes concrètes de femmes et de communautés indigènes dans les pays du Sud.

Voir l’article consacré sur le site : http://www.fondationecolo.org/blog/7ePrixDeLaFEP-EtreEcofeministe

Capture d’écran 2022-03-08 à 16.08.18.pngRECLAIM, Anthologie de textes écoféministes, Émilie Hache, 2016, Éditions Cambourakis

La COP 21 a suscité un regain d’intérêt en France pour l’écoféminisme dans les milieux militants. Ce mouvement, né dans les années 1980 dans les pays anglo-saxons, a été initié par des femmes faisant le lien entre l’exploitation des ressources naturelles et l’exploitation qu’elles subissaient en tant que femmes. Cette prise de conscience a donné lieu à de nombreuses actions et autant d’écrits écoféministes inconnus en France.

Cette anthologie, proposée par la philosophe Émilie Hache, permet de découvrir les textes des principales figures de ce mouvement, parmi lesquelles Susan Griffin, Starhawk, Joanna Macy, Carolyn Merchant, certains textes donnant l’impression qu’ils ont été écrits hier, aujourd’hui même, en réaction à la situation qui est la nôtre.

Voir l’article consacré sur le site : http://www.fondationecolo.org/activites/publications/Hache-Ecofeminisme

Capture d’écran 2022-03-08 à 16.11.39.png

Écoféminisme, Vandana Shiva & Maria Mies, 1999, L’Harmattan

Est-il possible de créer un nouvel internationalisme, sous la bannière du féminisme et de l’écologie ? La quête d’identité et de différence peut-elle être une plate-forme de résistance à la violence de la mondialisation de l’économie ? Deux femmes, confrontées aux mêmes questions fondamentales sur le sort des générations futures et de la survie de notre planète, l’une avec le regard venant du Sud, l’autre vivant ‘ au cœur de la bête ‘ dans le Nord, se démarquent radicalement de la pensée unique.

L’écoféminisme a d’abord trouvé racines ailleurs qu’en France, au sein de luttes locales aussi bien en Inde qu’en Allemagne ou aux États-Unis et au Kenya (cf. Wangari Muta Maathai). Cet ouvrage permet de voir la multipicité des formes que peut prendre l’écoféminisme dans des luttes territorialisées et non-occidentales.

Capture d’écran 2022-03-08 à 16.26.37.pngRêver l’obscur. Femmes, magie et politique, Starhawk, 2016, Éditions Cambourakis (Traduit de l’anglais (États-Unis) par Morbic)

Partisane de l’action directe non violente, Starhawk a été de tous les mouvements antimilitaristes et antinucléaires aux États-Unis dans les années 1970-1980.

On la retrouve ensuite à Seattle ou à Gênes dans les rangs altermondialistes. Se définissant à la fois comme féministe et sorcière néo-païenne, elle publie Rêver l’obscur. Femmes, magie et politique en 1982 aux États-Unis.

Se basant sur la narration très concrète de sa participation à ces mouvements, elle explore une science inventive et festive des rituels, invitant chacun-e à prendre conscience de son pouvoir et à le mettre en œuvre en resserrant les liens avec les autres, en agissant à sa mesure au sein de la communauté.

Capture d’écran 2022-03-08 à 17.01.09.pngLa puissance des mères. Pour un nouveau sujet révolutionnaire, Fatima Ouassak, Éditions La Découverte, 2020

Prix de l’essai féministe Causette 2021

Depuis la naissance de la Ve République, l’État français mène une guerre larvée contre une partie de sa population. Les jeunes des quartiers populaires descendants de l’immigration postcoloniale subissent une opération, quotidiennement répétée, de « désenfantisation » : ils ne sont pas traités comme des enfants mais comme des menaces pour la survie du système. Combien d’entre eux sont morts à cause de cette désenfantisation ? Combien ont été tués par la police en toute impunité ? Combien de mères ont pleuré leurs enfants victimes de crimes racistes devant les tribunaux ?

En s’appuyant sur les luttes menées par les Folles de la place Vendôme, dans les années 1980, comme sur les combats du Front de mères aujourd’hui, Fatima Ouassak montre, dans ce livre combatif et plein d’espoir, le potentiel politique stratégique des mères. En se solidarisant systématiquement avec leurs enfants, en refusant de jouer un rôle de tampon entre eux et la violence des institutions, bref, en cessant d’être une force d’apaisement social et des relais du système inégalitaire, elles se feront à leur tour menaces pour l’ordre établi.

Ce livre a l’ambition de proposer une alternative politique portée par les mères, autour d’une parentalité en rupture alliant réussite scolaire et dignité, et d’un projet écologiste de reconquête territoriale. Son message est proprement révolutionnaire : en brisant le pacte social de tempérance qui les lie malgré elles au système oppressif, les mères se mueront en dragons.

Capture d’écran 2022-03-08 à 17.06.18.pngLe féminisme pour sauver la planète !, Charlotte Soulary, Les Petits matins, 2021

Un livre-manifeste sur ce que l’écologie politique a à apprendre du féminisme. Car « la transition écologique sera féministe ou ne sera pas » !

La domination de la nature et la domination des femmes sont le fruit d’un système commun. Pourtant, l’écologie politique est loin d’avoir toujours été féministe et ne l’est pas encore complètement aujourd’hui. De l’injonction à faire moins d’enfants à la promotion des couches lavables en passant par la glorification des femmes « naturellement » protectrices de leur environnement et enclines aux tâches de soin, le mouvement écologiste peut – lui aussi – instrumentaliser le corps et le travail des femmes, tout en endossant des mécanismes d’exclusion de la sphère publique qui contribuent à étouffer leur voix.

De même que les féministes des années 1970 étaient invitées à attendre la chute du capitalisme pour obtenir l’abolition du patriarcat, il semblerait qu’il faille aujourd’hui d’abord se soucier de sauver la planète avant de prétendre à l’égalité femmes-hommes. Non seulement c’est injuste, mais c’est une erreur fondamentale, car le féminisme, en soi, est l’une des clés pour changer le système.

Nous alertant sur les dangers d’une écologie conservatrice comme sur ceux des prophéties de l’effondrement, cet ouvrage esquisse les grands principes d’une écologie féministe qui restaure le pouvoir de choisir des femmes (pour leur corps, leur vie et la planète) et dessine les combats futurs d’une écologie faisant gagner toutes et tous en liberté.

Notre sélection d’articles écoféministes et sur l’écoféminisme pour une lecture rapide mais intense :

À télécharger ici : LES_HUITS_POINTS_DE_LECOFEMINISME.pdf application/pdf

‘Mon écoféminisme est directement enraciné dans mon style de vie expérimental, il évolue, s’affine et se radicalise au gré de mes expériences de femme, de ma réflexion, et par l’immersion constante en forêt où j’habite. Je partage ce vécu en offrant des séjours sur mon éco-lieu à des femmes en quête d’authenticité, j’organise des rencontres entre sœurs hors système, au plus près des besoins essentiels. Mon écoféminisme est donc plus un esprit qu’une pensée ou une idéologie, plus une pratique qu’une revendication.’

S’appuyant sur un dépouillement systématique de revues écologistes (La Gueule ouverte et Le Sauvage) et féministes (Sorcières, des femmes en mouvement, etc.) ainsi que sur des entretiens menés avec des journalistes et des militant·e·s, cet article revient sur la période qui, en France après les événements de mai 1968, a vu la réémergence des mouvements écologiste et féministe et les tentatives de quelques acteurs/actrices de ces mouvements sociaux pour les faire converger. Nous analysons particulièrement trois aspects de ces convergences : les tentatives de rencontres et de coalitions entre le mouvement écologiste et certaines féministes, l’articulation théorique proposée à partir de 1974 par Françoise d’Eaubonne autour du concept d’éco-féminisme, et l’intérêt grandissant porté à l’écologie par des féministes différentialistes situées à la jonction de différents mouvements sociaux. Cet article permet d’éclairer la spécificité de la situation française au moment où, à la fin des années 1970, émerge un mouvement écoféministe transnational.

L’écoféminisme est un mouvement qui s’est développé surtout dans les pays anglophones et qui, en montrant la liaison entre l’oppression des femmes et la domination de la nature, cherche à les combattre ensemble. Cependant, le féminisme s’est largement construit contre la naturalité du sexe, puis du genre. Écologiser le féminisme, n’est-ce pas l’ouvrir à la naturalisation ? En examinant l’écoféminisme culturel (principalement américain), puis social (plus présent dans le Sud, et liant la domination des femmes et de la nature au colonialisme et à l’impérialisme), nous montrerons comment la réflexion féministe sur la nature tend à mettre en question l’évidence de celle-ci, sans en abandonner la référence.

Afin de mettre en évidence la conceptualisation qu’une partie des théoriciennes écoféministes proposent en matière de travail en régime capitaliste, qu’il soit salarié, agricole et domestique, on a qualifié de féminisme de la subsistance tout un groupe de théoriciennes comme Françoise d’Eaubonne, Maria Mies, Silvia Federici, Vandana Shiva et Starhawk, qui ont en commun de mettre en lien féminisme, activisme et mise en pratique d’alternatives écologiques qui relèvent d’une forme d’écoféminisme vernaculaire. Cette approche matérialiste, mais aussi spirituelle de l’écoféminisme s’appuie sur des recherches anthropologiques et historiques qui distinguent le travail vivrier d’autoproduction par les deux sexes et le travail domestique féminin de préparation de produits industrialisés en termes économique et politique. Les destructions environnementales de l’industrialisation de la sphère des besoins sont corrélées à la mise à mort des dernières sociétés paysannes du sud et la division internationale inéquitable du labeur de production des ressources vitales dont les femmes sont les premières victimes.

Nous présentons l’écoféminisme de la philosophe australienne Val Plumwood (1939-2008). L’écoféminisme développe une critique environnementaliste de l’idéal de domination de la nature, en y montrant à l’œuvre une distinction de genre. Nous mettons en évidence comment cette domination est associée aux idéaux modernes, dualistes, de la masculinité. Nous exposons ensuite des alternatives non dualistes ; parmi celles-ci, les éthiques du care.

Autrice de l’ouvrage : L’amazone verte. Le destin incroyable de la première écoféministe, 2021, Éditions Charleston

Sous la plume d’Élise Thiébaut, l’intime et le politique se mêlent pour donner chair à une femme hors du commun. Un portrait passionnant et sans tabou de Françoise d’Eaubonne, plus indispensable que jamais, qui éclaire à la fois le génie et les dimensions les plus subversives de cette pionnière de l’écoféminisme.

La crise environnementale est la conséquence rigoureuse de la détermination rationaliste de toute chose comme objet dont l’essence est d’être à la disposition d’un sujet, qui s’assure de son propre statut de maître et de possesseur de la nature au moyen d’une batterie de schémas de pensée dualistes qui ravalent les êtres naturels inanimés, les animaux, les femmes, etc., à un rang hiérarchique inférieur. L’urgence est donc, pour l’auteure, de déconstruire les multiples « cadres conceptuels oppressifs » qui structurent la pensée occidentale, en soumettant à l’analyse le mode de pensée qui procède de façon systématique à une hiérarchie et à un dualisme des valeurs, qui multiplie les paires disjonctives, qui se réalise pleinement enfin sous la forme d’une « logique de la domination ».

Belles lectures !

Eugénie Leclerc

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