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Livres et revues en accès libre pendant le confinement

- 14 avril 2020

Plusieurs maisons d’édition ont décidé de mettre en accès libre une partie de leur catalogue. Voici notre sélection de livres et de revues en lien avec l’écologie politique.

Livres

Revues

Merci à William du Festival du Livre et de la Presse d’Ecologie pour ses suggestions !

Livres

Capture d’écran 2020-03-11 à 17.03.14.png Abondance et liberté – Pour une histoire environnementales des idées politiques

Pierre CHARBONNIER

La Découverte, 464 pages

Pour lire le livre numérique : https://fr.calameo.com/read/000215022c490f7740ee8

Sous la forme d’une magistrale enquête philosophique et historique, ce livre propose une histoire inédite : une histoire environnementale des idées politiques modernes. Il n’ambitionne donc pas de chercher dans ces dernières les germes de la pensée écologique (comme d’autres l’ont fait), mais bien de montrer comment toutes, qu’elles se revendiquent ou non de l’idéal écologiste, sont informées par une certaine conception du rapport à la terre et à l’environnement.
Il se trouve que les principales catégories politiques de la modernité se sont fondées sur l’idée d’une amélioration de la nature, d’une victoire décisive sur ses avarices et d’une illimitation de l’accès aux ressources terrestres. Ainsi la société politique d’individus libres, égaux et prospères voulue par les Modernes s’est-elle pensée, notamment avec l’essor de l’industrie assimilé au progrès, comme affranchie vis-à-vis des pesanteurs du monde.
Or ce pacte entre démocratie et croissance est aujourd’hui remis en question par le changement climatique et le bouleversement des équilibres écologiques. Il nous revient donc de donner un nouvel horizon à l’idéal d’émancipation politique, étant entendu que celui-ci ne peut plus reposer sur les promesses d’extension infinie du capitalisme industriel.
Pour y parvenir, l’écologie doit hériter du socialisme du XIXe siècle la capacité qu’il a eue de réagir au grand choc géo-écologique de l’industrialisation. Mais elle doit redéployer l’impératif de protection de la société dans une nouvelle direction, qui prenne acte de la solidarité des groupes sociaux avec leurs milieux dans un monde transformé par le changement climatique.


an-01.jpg L’An 01

Gébé

L’Association, 128 pages

Pour lire la BD numérique : https://www.fondationecolo.org/1087

Comment présenter L’An 01 ?
Est-ce une bande dessinée de Gébé, un film de Jacques Doillon, un mouvement, une Utopie ?

En 1970 Gébé publie ses premières planches, et dans Charlie Hebdo l’aventure commence. Le premier livre qui les recueille parait un an plus tard. Ensuite, c’est un film, que Jacques Doillon réalise, avec la participation d’Alain Resnais, de Jean Rouch, et de nombreux acteurs et amis : Coluche, Miou-Miou, Gotlib et même Stan Lee…

L’An 01, c’est l’envie d’en finir, pour de bon, mais sans violence, avec une société morne et matérialiste, vendue comme un horizon indépassable. « On arrête tout ». Là, maintenant, et on imagine, au fur et à mesure, le monde à venir. Le tout avec poésie et humour, avec une liberté et une joie qui rafraîchit nos cerveaux engourdis.

Pour la première fois, les planches de Gébé et le film de Jacques Doillon seront disponibles dans le même livre.
Pendant toute la durée de réalisation du film, Gébé dessine, dans ses planches, le film en train de se faire, prolonge le travail, répond au lecteur, rend compte de l’enthousiasme général. Le film, c’est l’Utopie en train de se faire, L’An 01 qui commence. La bande dessinée, elle c’est le carnet, la mémoire de cette révolution en marche. Le monde entier participe au film. Le scénario paraît en feuilleton dans Charlie Hebdo. Ecologie, amour, refus des rapports marchands, réinvention de soi et de la société : et si L’An 01 commençait pour de bon ?


anthropocene_contre_lhistoire.png L’anthropocène contre l’histoire – Le réchauffement climatique à l’ère du capital

Andreas MALM

La Fabrique, 286 pages    

Pour lire le livre numérique : https://lafabrique.fr/lanthropocene-contre-lhistoire/

Du delta du Nil aux cercles polaires, le constat est effrayant : la Terre se réchauffe dans des proportions qui nous mènent aujourd’hui au seuil de la catastrophe. Le concept d’Anthropocène, s’il a le mérite de nommer le problème, peine à identifier les coupables et s’empêtre dans le récit millénaire d’une humanité pyromane. Or si l’on veut comprendre le réchauffement climatique, ce ne sont pas les archives de « l’espèce humaine » qu’il faut sonder mais celles de l’Empire britannique, pour commencer. On y apprend par exemple que dans les années 1830 la vapeur était, aux mains des capitalistes anglais, un outil redoutable pour discipliner la force de travail et une arme de guerre impérialiste ; on y suit la progression fulgurante de la machine mise au point par James Watt qui supplante en quelques années la force hydraulique – pourtant abondante et moins chère – dans l’industrie textile anglaise. En puisant dans les sources de l’histoire sociale, ce livre raconte l’avènement du
« capital fossile », ou comment la combustion ininterrompue de charbon a permis de repousser les limites de l’exploitation et du profit.
Il faut couper la mèche qui brûle avant que l’étincelle n’atteigne la dynamite, écrivait Walter Benjamin dans un fragment célèbre, « Avertisseur d’incendie », où il insistait sur la nécessité d’en finir avec le capitalisme avant qu’il ne s’autodétruise et emporte tout avec lui. Pour Andreas Malm, on ne peut pas mieux dire l’urgence contemporaine de défaire l’économie fossile par des mesures révolutionnaires.


écotopia.jpg Écotopia

Ernest CALLENBACH

Rue de l’échiquier, 283 pages

Pour lire le livre numérique : https://www.ruedelechiquier.net/fiction/195-ecotopia.html

Trois États de la côte ouest des États-Unis – la Californie, l’Oregon et l’État de Washington – décident de faire sécession et de construire, dans un isolement total, une société écologique radicale baptisée Écotopia.
Vingt ans après, l’heure est à la reprise des liaisons diplomatiques entre les deux pays. Pour la première fois, Écotopia ouvre ses frontières à un journaliste américain.
Au fil de ses articles envoyés au Times-Post, William Weston décrit tous les aspects de la société écotopienne : les femmes au pouvoir, l’autogestion, la décentralisation, les 20 heures de travail hebdomadaire, le recyclage systématique, le rapport à la nature, etc. Quant à son journal intime, il révèle le parcours initiatique qui est le sien : d’abord sceptique, voire cynique, William Weston vit une profonde transformation intérieure. Son histoire d’amour intense avec une Écotopienne va le placer devant un dilemme crucial : choisir entre deux mondes.

Récit utopique publié en 1975, traduit depuis dans le monde entier et vendu à plus d’un million d’exemplaires, Écotopia est un récit d’une actualité saisissante qui offre une voie concrète et désirable pour demain, et ce faisant agit comme un antidote au désastre en cours.


9782355221262.JPG Les besoins artificiels – Comment sortir du consumérisme

Razmig KEUCHEYAN

Zones, 208 pages

Pour lire le livre numérique : https://www.editions-zones.fr/lyber?les-besoins-artificiels

Le capitalisme engendre des besoins artificiels toujours nouveaux. Celui de s’acheter le dernier iPhone, par exemple, ou de se rendre en avion dans la ville d’à côté. Ces besoins sont non seulement aliénants pour la personne, mais ils sont écologiquement néfastes. Leur prolifération sous-tend le consumérisme, qui lui-même aggrave l’épuisement des ressources naturelles et les pollutions.
À l’âge d’Amazon, le consumérisme atteint son « stade suprême ». Ce livre soulève une question simple : comment couper court à cette prolifération de besoins artificiels ? Comment sortir par là même du consumérisme capitaliste ? La réflexion s’appuie sur des chapitres thématiques, consacrés à la pollution lumineuse, à la psychiatrie de la consommation compulsive ou à la garantie des marchandises, pour élaborer une théorie critique du consumérisme. Elle fait des besoins « authentiques » collectivement définis, en rupture avec les besoins artificiels, le cœur d’une politique de l’émancipation au XXIe siècle.
Chemin faisant, le livre évoque la théorie des besoins de Karl Marx, André Gorz et Agnes Heller. Pour ces auteurs, les besoins « authentiques » ont un potentiel révolutionnaire. Comme disait Marx, « une révolution radicale ne peut être que la révolution des besoins radicaux ».


9782348037191.JPG Fabuler la fin du monde – La puissance critique des fictions d’apocalypse

Jean-Paul ENGÉLIBERT

La Découverte, 240 pages

Pour lire le livre numérique : https://fr.calameo.com/read/0002150225d05c8bc9bfb

Omniprésentes, les fictions d’apocalypse – littéraires, cinématographiques, télévisuelles – imprègnent plus que jamais les tissus profonds de nos imaginaires. Apparues avec la Révolution industrielle, elles accompagnent les désillusions politiques des XIXe, XXe et XXIe siècles. Elles prennent racine dans un désespoir issu d’abord de l’échec de la Révolution française, puis d’une critique de l’idéologie du progrès. Bien avant qu’on forge les concepts d’anthropocène et de capitalocène, elles ont exprimé la prise de conscience de l’empreinte du capital sur la planète.
Ainsi, contrairement à ce qu’on pourrait croire, elles ne sont pas nihilistes. Figurer la fin du monde, c’est opposer au présentisme et au fatalisme contemporains une autre conception du temps et une autre idée de la lutte. C’est chercher à faire émerger un horizon encore invisible, une promesse ouverte, indéterminée et en tant que telle nécessaire à l’invention politique : l’utopie.


livre_affiche_579.png Sortir de la croissance – Mode d’emploi

Éloi LAURENT

Les Liens qui Libèrent, 149 pages

Pour lire le livre numérique : https://fr.calameo.com/read/006196667b304b5c27b0c

Le début de notre XXIe siècle se caractérise par trois crises angoissantes pour qui les regarde bien en face : la crise des inégalités, les crises écologiques et la crise démocratique. Si nous entendons y remédier, il nous faut en prendre la mesure. La passion de la croissance nous en empêche. Elle est borgne quant au bien-être économique, aveugle au bien-être humain, sourde à la souffrance sociale et muette sur l’état de la pla­nète. La transition du bien-être, dont cet ouvrage affirme la nécessité et démontre la faisabilité, propose de sortir de ces impasses en sortant de la croissance.

La première démarche entreprise dans ces pages consiste à lever le voile sur tout ce que la croissance nous cache : la corrosion des inégalités, la récession démocratique, la fin du loisir, la mondialisation de la solitude, la pesanteur de l’éco­nomie sur la biosphère.

Mais nous pouvons, nous devons aller plus loin, en déve­loppant des alternatives robustes et en bâtissant des institu­tions justes. Cela tombe bien : il existe pléthore d’indicateurs de bien-être humain fiables, ainsi que quantité de réformes simples et d’application immédiate qui permettront de don­ner vie à la transition du bien-être à tous les niveaux de gou­vernement – européen, national, dans les territoires comme dans les entreprises.

Il ne s’agit pas de changer d’indicateurs : il faut changer de vision, de valeurs, de volonté.


entraide.png L’entraide – L’autre loi de la jungle

Pablo SERVIGNE et Gauthier CHAPELLE

Les Liens qui Libèrent, 266 pages

Pour lire le livre numérique : https://fr.calameo.com/read/006196667a8bc44b13681

Dans cette arène impitoyable qu’est la vie, nous sommes tous soumis à la « loi du plus fort », la loi de la jungle. Cette mythologie a fait émerger une société devenue toxique pour notre génération et pour notre planète.

Aujourd’hui, les lignes bougent. Un nombre croissant de nouveaux mouvements, auteurs ou modes d’organisation battent en brèche cette vision biaisée du monde et font revivre des mots jugés désuets comme « altruisme », « coopération », « solidarité » ou « bonté ». Notre époque redécouvre avec émerveillement que dans cette fameuse jungle il flotte aussi un entêtant parfum d’entraide…

Un examen attentif de l’éventail du vivant révèle que, de tout temps, les humains, les animaux, les plantes, les champignons et les micro-organismes – et même les économistes ! – ont pratiqué l’entraide. Qui plus est, ceux qui survivent le mieux aux conditions difficiles ne sont pas forcément les plus forts, mais ceux qui s’entraident le plus.

Pourquoi avons-nous du mal à y croire ? Qu’en est-il de notre ten­dance spontanée à l’entraide ? Comment cela se passe-t-il chez les autres espèces ? Par quels mécanismes les personnes d’un groupe peuvent-elles se mettre à collaborer ? Est-il possible de coopérer à l’échelle internatio­nale pour ralentir le réchauffement climatique ?

À travers un état des lieux transdisciplinaire, de l’éthologie à l’anthro­pologie en passant par l’économie, la psychologie et les neurosciences, Pablo Servigne et Gauthier Chapelle nous proposent d’explorer un im­mense continent oublié, à la découverte des mécanismes de cette « autre loi de la jungle ».


livre_affiche_577.png Devant l’effondrement – Essai de collapsologie

Yves COCHET

Les Liens qui Libèrent, 256 pages

Pour lire le livre numérique : https://fr.calameo.com/read/00619666782d155b8d8f6

Les années à venir ouvriront la période la plus bouleversante qu’aura jamais vécue l’humanité en si peu de temps. L’effondrement de notre civilisation industrielle s’y produira à l’échelle mondiale. Précurseur de la collapsologie, Yves Cochet nous fait vivre, en historien du futur proche, ce moment de grande transition.

Il se propose d’examiner les origines écologiques, économiques, finan­cières et politiques de cet effondrement, et, surtout, leurs relations sys­témiques. Car ce sont ces liens entre causes qui transforment une petite faiblesse quelque part en un effondrement global, une épidémiologie des dominos qui tombent les uns après les autres, dépassant ainsi les seuils de nos « limites planétaires ».

Petite cause, grandes conséquences. Dans son « scénario central », le scientifique décrit et incarne les étapes de l’effondrement depuis les an­nées 2020 jusqu’aux années 2050. Parmi celles-ci, citons la réduction drastique de la population mondiale, la ruine des États, incapables de gérer les questions de santé ou de sécurité, la fin des énergies fossiles et nucléaire, le passage obligé à une alimentation plus végétale, plus locale, plus saisonnière, ou encore l’avènement d’une mobilité low tech.

Cet ouvrage répond à certaines des questions qui surgissent lorsqu’une telle perspective sans retour devient évidente. Comment diable se fait-il que les dirigeants du monde aient ignoré cette perspective ? D’où pro­vient cet aveuglement au futur proche, ce déni de réalité ? Y aura-t-il encore une humanité civilisée en 2050 ? Quelles sont les institutions qui garantiront aux humains de faire société ? Dans quelles conditions de vie subsisteront-ils ?


sol-commun.jpg Un sol commun – Lutter, habiter, penser

Marin SCHAFFNER

Wildproject

Pour lire le livre numérique : https://fr.calameo.com/read/00208342520fdd0de5c4b

Pour ses 10 ans, Wildproject propose une synthèse pédagogique et accessible des grands enjeux de l’écologie.

Depuis une décennie environ, une scène des pensées de l’écologie a émergé en langue française.

Comment décrire et nommer ce nouveau continent à la croisée des luttes, des arts et des sciences ? À quelles œuvres collectives ses acteurs sont-ils en train de donner vie ? Quelles sont les grandes dynamiques en cours ? Comment l’écologie transforme-t-elle nos façons de penser et d’agir ?

Une sélection d’auteurs, mais aussi de journalistes, éditeurs, traducteurs, libraires, militants… répond à ces questions.


sobriete-energetique.jpg Sobriété énergétique – Contraintes matérielles, équité sociale et perspectives institutionnelles

Bruno VILLALBA et Luc SEMAL (dir.)

Éditions Quae, 208 pages

Pour lire le livre numérique : https://books.openedition.org/quae/16513

Face à la crise écologique globale, la transition énergétique est aujourd’hui devenue un enjeu crucial pour les démocraties modernes. Pourtant, l’essentiel des politiques de transition mises en œuvre restent animées par un idéal d’abondance énergétique, et concentrent leurs efforts sur les aspects techniques du problème : gains d’efficacité et promotion des renouvelables. Mais n’est-ce pas aussi l’idéal d’abondance énergétique lui-même qui mériterait aujourd’hui d’être questionné ?

La notion de sobriété énergétique, qui émerge péniblement dans le discours public depuis les années 2000, cristallise les doutes contemporains quant au degré réel de compatibilité entre abondance énergétique et limites environnementales. Elle permet d’insister sur la dimension politique et sociale de la transition énergétique, lorsque les démocraties modernes se heurtent aux contraintes matérielles posées par la finitude des ressources et le réchauffement global. Elle fait apparaître l’importance qu’il y aurait à préserver ou renforcer l’équité sociale dans la confrontation collective aux limites, par une répartition plus équitable des efforts de réduction des consommations énergétiques. Elle pose enfin la question décisive du rôle des institutions démocratiques dans la conception et la mise en œuvre de politiques de transition énergétique qui assumeraient davantage la perspective de la fin de l’abondance énergétique.

Sur la base d’enquêtes de terrain, cet ouvrage propose une analyse interdisciplinaire, associant science politique, sociologie, marketing et anthropologie, des enjeux sociaux et politiques de la transition énergétique. Il contribue ainsi à mettre en débat la portée politique, la pertinence sociale et la nécessité écologique de la sobriété énergétique


02716BDW_climatiserlemonde.jpg Climatiser le monde

Stefan C. AYKUT

Éditions Quae, 82 pages

Pour lire le livre numérique : https://www.quae-open.com/produit/130/9782759230945/climatiser-le-monde

La question climatique s’est diffusée dans de nombreuses sphères de la vie publique, forçant des acteurs parfois assez éloignés des enjeux écologiques à s’y intéresser. Un nombre croissant de firmes, d’associations et d’institutions se voient désormais contraints à repenser leurs orientations stratégiques, leurs routines organisationnelles et leurs pratiques économiques.
L’auteur propose de saisir les évolutions en cours comme le résultat d’une « climatisation » du monde. Cette expression traduit la capacité du changement climatique à connecter et à agréger toutes sortes de sujets aussi divers que la sécurité alimentaire, la finance ou les sols.
Paradoxalement, cette force d’attraction rend la formation des politiques climatiques de plus en plus complexe. En décryptant la gouvernance climatique instaurée notamment dans les Conferences of Parties, les COP, Stefan C. Aykut aide également à en cerner les effets ambigus et contradictoires.


agricultural-and-food-processing.jpg Transformations agricoles et agroalimentaires – Entre écologie et capitalisme

Gilles ALLAIRE et Benoit DAVIRON (dir.)

Éditions Quae, 432 pages

Pour lire le livre numérique : https://www.quae-open.com/produit/85/9782759226160/transformations-agricoles-et-agroalimentaires

À l’heure des robots et du numérique, la terre (habitat, agriculture, paysage, planète) et la nourriture (du corps et de l’âme) sont parmi les préoccupations majeures dans les espaces médiatiques et politiques. Le pétrole et l’abondance qui l’a accompagné nous avaient fait oublier qu’elles sont au fondement des sociétés humaines. La « crise alimentaire » de 2008, qui a secoué plusieurs continents, a rappelé aux gouvernements l’enjeu de la sécurité alimentaire. Après des décennies d’excédents, de baisse du prix des produits agricoles de base, la question de la valeur de la terre et de l’agriculture est de retour. La question de la santé et celle des droits humains prennent une place élargie tant dans les politiques publiques et dans la production de normes alimentaires. Des mouvements sociaux transnationaux s’emparent de la question de l’avenir de l’agriculture et de l’alimentation, et de celle de la « bonne vie ». Pour contribuer à cette réflexion sur l’avenir de la terre et de la nourriture, cet ouvrage étudie la socialisation de l’agriculture, c’est-à-dire sa prise en charge tant par les politiques agricoles (essentiellement nationales) que par l’organisation des marchés dans un cadre national et international. Il le fait en prenant un large recul et mobilise trois temporalités. La première est celle de la planète. La seconde, celle des régimes métaboliques, façons dont l’humanité à différents stades de développement, mobilise matériaux et énergie. La troisième est celle du capitalisme, avec la succession de systèmes hégémoniques (ce qui n’exclue pas de multiples polarités).

Cet ouvrage réunit des recherches récentes d’économistes, de sociologues, d’historiens et d’agronomes, de différents pays, recherches qui ont en commun de concerner la place de l’agriculture dans l’évolution des capitalismes.


énergie-sciences-sociales.jpg L’énergie des sciences sociales

Olivier LABUSSIÈRE et Alain NADAÏ (dir.)

Alliance Athena, 166 pages

Pour lire le livre numérique : https://books.openedition.org/allianceathena/203

L’énergie constitue un enjeu vital pour l’avenir de nos sociétés, et il devient urgent, à présent, d’encourager le développement de recherches interdisciplinaires sur les choix qui s’offrent aux sociétés en matière d’énergie et de réponse à l’enjeu climatique.

Cet ouvrage aborde la technologie comme un ensemble socio-technique aux frontières mouvantes qui, pour être stabilisé, appelle des régulations de divers ordres, parfois contradictoires, souvent controversées. Cette approche holistique autorise la composition d’un premier agenda pluridisciplinaire, organisé et partagé, en sciences humaines et sociales.

Visions du futur et scénarios / gouvernance des politique de l’énergie / marché, régulations et modes de consommation / territoires et recompositions sociales : l’agenda de recherche qui émerge de ces quatre thèmes appelle à instaurer des relations renouvelées entre communautés scientifiques sur les enjeux énergétiques.


nature-bataille.JPG La nature est un champ de bataille – Essai d’écologie politique

Razmig KEUCHEYAN

Zones, 195 pages

Pour lire le livre numérique : https://www.fondationecolo.org/1104

Face à la catastrophe écologique annoncée, les bonnes âmes appellent l’humanité à « dépasser ses divisions » pour s’unir dans un « pacte écologique ». Cet essai s’attaque à cette idée reçue. Il n’y aura pas de consensus environnemental. Loin d’effacer les antagonismes existants, la crise écologique se greffe au contraire à eux pour les porter à incandescence. Soit la localisation des décharges toxiques aux États-Unis : si vous voulez savoir où un stock de déchets donné a le plus de chances d’être enfoui, demandez-vous où vivent les Noirs, les Hispaniques, les Amérindiens et autres minorités raciales. Interrogez-vous par la même occasion sur le lieu où se trouvent les quartiers pauvres… Ce « racisme environnemental » qui joue à l’échelle d’un pays vaut aussi à celle du monde.
« Marchés carbone », « droits à polluer », « dérivés climatiques », « obligations catastrophe » : on assiste à une prolifération des produits financiers « branchés » sur la nature. Faute de s’attaquer à la racine du problème, la stratégie néolibérale choisit de financiariser l’assurance des risques climatiques. C’est l’essor de la « finance environnementale » comme réponse capitaliste à la crise.
Surcroît de catastrophes naturelles, raréfaction de certaines ressources, crises alimentaires, déstabilisation des pôles et des océans, « réfugiés climatiques » par dizaine de millions à l’horizon 2050… Autant de facteurs qui annoncent des conflits armés d’un nouveau genre, auxquels se préparent aujourd’hui les militaires occidentaux. Fini la guerre froide, bienvenue aux « guerres vertes ». De La Nouvelle-Orléans au glacier Siachen en passant par la banquise de l’Arctique, l’auteur explore les lieux marquants de cette nouvelle « géostratégie du climat ».
Cet essai novateur de théorie politique fournit une grille de lecture originale et critique, indispensable pour saisir les enjeux de la crise écologique actuelle. À travers l’exposition édifiante des scénarios capitalistes face au désastre environnemental, il fait œuvre – salutaire – de futurologie critique.


etre-forets.jpg Être forêts – Habiter des territoires en lutte

Jean-Baptiste VIDALOU

Zones, 144 pages

Pour lire le livre numérique : https://www.editions-zones.fr/lyber?etre-forets

Depuis une dizaine d’années, que ce soit dans les bois de Sivens, à Notre-Dame-des-Landes, à Bure ou dans les Cévennes, il est évident qu’il se passe quelque chose du côté de la forêt. Certains ont commencé à habiter ces espaces, avec la détermination de sortir du monde mortifère de l’économie. Un tout autre rapport au monde s’y bâtit, à l’opposé de cette science militaire qu’est l’aménagement du territoire – ici contre un barrage, là contre un aéroport, ou une extraction de biomasse.
Ce n’est pas qu’une affaire locale : les paysans du Guerrero au Mexique se battent depuis plus de dix ans pour libérer leurs forêts des exploitants, les trappeurs du peuple cri du Canada défendent la forêt boréale de Broadback contre la déforestation, les Penan de Bornéo s’arment de sarbacanes contre les compagnies de plantation de palmiers à huile… Partout des luttes résonnent de cette même idée : la forêt n’est pas une réserve de biosphère ou un puits de carbone.
La forêt, c’est un peuple qui s’insurge. Nous sommes allés à la rencontre de ces forêts et de celles et ceux qui les défendent. Nous y avons découvert des continents innombrables, des sentiers inédits, des êtres ingouvernables. Toute une géographie depuis laquelle il était possible, enfin, de respirer.


Capitalocene-campagne.jpg Le Capitalocène – Aux racines historiques du dérèglement climatique

Armel CAMPAGNE

Éditions Divergences, 210 pages

Pour lire le livre numérique : https://www.editionsdivergences.com/wp-content/uploads/2020/04/LeCapitaloce%CC%80nPDF2020.pdf

Le dérèglement climatique nous aurait fait entrer dans « l’Anthropocène », cette ère géologique durant laquelle l’espèce humaine serait devenue la force écologique majeure. Mais le dérèglement climatique est-il réellement imputable à « espèce humaine » de manière indifférenciée et prise comme espèce naturelle ? Des historiens ont mis en doute cette vision simpliste, en faisant de l’industrialisation – et donc du dérèglement climatique – un processus résultant avant tout des dynamiques du capitalisme, inventant à cette occasion un nouveau concept : le Capitalocène. Cet ouvrage effectue un panorama critique des propositions de ces historiens en vue d’une nouvelle histoire des causes historiques du dérèglement climatique.


zimmer-brouillard.png Brouillards toxiques – Vallée de la Meuse, 1930, contre-enquête

Alexis ZIMMER

Zones sensibles, 272 pages

Pour lire le livre numérique : https://www.fondationecolo.org/1107

Du 1er au 5 décembre 1930, un brouillard épais se répand dans la vallée de la Meuse, non loin de Liège. Hommes et bêtes sont profondément affectés lors de sa survenue, et ils sont nombreux à y laisser leur vie. Après sa dissipation, des experts tranchent : « le seul brouillard » est responsable. Pourtant, sur place, nombreux sont ceux à incriminer les émanations des usines de la région, l’une des plus industrialisées d’Europe. Un an plus tard, des experts du parquet rendent d’autres conclusions : la consommation massive du charbon et les composés soufrés des émanations industrielles sont mis en cause. L’exceptionnalité de l’événement est cependant attribuée à la prédisposition des corps et aux conditions météorologiques particulières de cette première semaine de décembre 1930. Mais comment du « charbon » en vient-il à participer à la production de brouillards et à rejoindre ainsi, jusqu’à tuer, les poumons de ceux qui se sont retrouvés contraints de le respirer ? Ces liens « charbon- brouillards toxiques- poumons » n’ont rien d’évident. C’est à tenter de reconstituer les conditions historiques de leurs constructions que s’attache cet ouvrage. En considérant cette catastrophe dans le temps long nécessaire à sa production (comme un processus et non comme une interruption) ; en suivant la piste des matières de sa constitution (leur (a)cheminement et les assemblages techniques, sociaux, politiques et discursifs) nécessaires à leur transformation ; en étudiant le rôle et les effets des pratiques savantes, Brouillards toxiques permet de comprendre la transformation conjointe, par l’industrialisation, des corps et des environnements et la production de nouveaux phénomènes météorologiques.


stengers-désastre.jpg Résister au désastre

Isabelle STENGERS

Wildproject, 64 pages

Pour lire le livre numérique : https://fr.calameo.com/read/00208342524ebfcddea4a

Formée à la chimie, la philosophe belge Isabelle Stengers, héritière de Gilles Deleuze et Félix Guattari, est l’une des grande penseuses de l’écologie en langue française.
À partir d’un long travail de critique des prétentions autoritaires de la science occidentale moderne, elle a développé une véritable « écologie des pratiques » qui permet de repenser, en termes éthiques et politiques, la question de la production de la vérité.
Cet entretien au long cours recueille ses analyses sur les décennies écoulées et sur les mondes qui s’ouvrent, sur les dominations et les luttes sociales, sur les relations entre sciences et société, sur la nature et sur l’émergence permanente des choses et des êtres.
Ce petit livre abordable est une invitation à entrer dans l’univers d’une des plus importantes philosophes écoféministes de notre temps. Un univers aux ramifications multiples où la pensée navigue entre les cases. Un torrent d’écologie et de liberté qui donne des pistes pour transformer l’action et dépasser nos enfermements.


volteface-transition-ener.jpg Volteface, la transition énergétique : un projet de société

Benoît FRUND et Nelly NIWA (dir.)

Éditions Charles Léopold Mayer, 288 pages

Pour lire le livre numérique : https://docs.eclm.fr/pdf_livre/XX066VoltefaceLaTransitionEnergetique.pdf

Le 21 mai 2017, le peuple suisse a plébiscité en votation fédérale la Stratégie énergétique 2050 du Conseil fédéral. Se passer progressivement des énergies fossile et nucléaire est certes un défit technologique, mais il s’agit avant tout d’un projet de société. Transformer une société énergivore, fondée sur l’utilisation sans limite des ressources, en une société plus sobre, basée sur l’utilisation raisonnée des énergies renouvelables, c’est l’objectif de la transition énergétique.

Réussie, elle aura modifié nos modes de vie, nos comportements, nos valeurs. Elle aura transformé nos façons d’habiter, de nous déplacer, de vivre nos loisirs, de consommer. Mais par où commencer ? Comment donner un sens à la transition énergétique ? Comment la rendre désirable ? Comment organiser et gouverner la transition ? Qui sont les acteurs et actrices de la transition ? Quels sont les outils de la transition ? Comment communiquer, inciter, réguler la transition ?

En partant des préoccupations du terrain, la plate-forme Volteface a conduit douze projets de recherche-action visant à apporter des pistes de réponse à ces questions. Au sein de chaque projet, les chercheurs ont travaillé en étroite collaboration avec des citoyens et des membres d’associations, de l’administration ou d’entreprises directement impliquées dans la transition.

Cet ouvrage présente un dispositif original de collaboration entre scientifiques et représentants de la société civile et dresse un panorama des résultats de trois ans de recherche. Il propose des éclairages parfois inattendus de différents aspects sociaux de la transition énergétique.


transition-alimentaire.jpg Transition agricole et alimentaire – La revanche des territoires

Henri ROUILLÉ D’ORFEUIL

Éditions Charles Léopold Mayer, 254 pages

Pour lire le livre numérique : https://docs.eclm.fr/pdf_livre/393TransitionAgricoleetAlimentaire.pdf

Notre système alimentaire, aujourd’hui largement mondialisé, couvre un vaste domaine qui va de l’amont de la production agricole à l’aval de la consommation alimentaire, et qui mobilise 50 % du travail humain, consomme 75 % des eaux douces de la planète et émet 25 % des gaz à effet de serre. Autant dire que les enjeux sociaux et environnementaux induits sont immenses.

Henri Rouillé d’Orfeuil tente ici de définir ce que la transition agricole et alimentaire recouvre, en quoi il est indispensable de la mettre en œuvre et comment le faire. Il nous rappelle le développement historique du modèle agro-industriel dont les performances économiques sont aussi devenues le moteur de la paupérisation et de l’exclusion d’une grande partie de l’humanité et de la destruction d’une part grandissante des ressources naturelles et minières.

L’alternative à l’agro-industrie pourrait bien venir d’un rebond du développement des territoires, ignorés par une mondialisation qui les a effacés, alors que l’aspiration grandissante à une prise en compte des performances sociales, environnementales et culturelles de la production des aliments, qui sont ignorées par les marchés, pourrait bien sonner la revanche des biens publics.


rojava_couv1.jpg Make Rojava Green Again

Commune Internationaliste du Rojava

Atelier de création libertaire, 146 pages

Pour lire le livre numérique : https://fr.calameo.com/read/ 000146367a0577cd1f5d1?page=1

Depuis 2011, la région du Rojava est devenue à la fois le symbole de la résistance contre Daech, mais aussi un territoire qui se construit autour d’un projet révolutionnaire d’autogestion démocratique.

Cette nouvelle expérience politique – inspirée en partie par l’américain Murray Bookchin et ses propositions d’écologie sociale et de municipalisme libertaire – bien que se trouvant dans une zone de crise géopolitique difficile à cerner, continue à rechercher des alternatives pratiques à mettre en place, dès à présent, pour « reverdir » la région. C’est ainsi que, début 2018, le Comité pour l’écologie du canton Cizirê, en collaboration avec la Commune internationaliste du Rojava, a lancé une campagne internationale afin de soutenir les travaux écologiques dans le Nord de la Syrie et, en même temps, a créé un réseau d’échanges et de débats entre toutes les personnes, collectifs et mouvements investis dans des luttes similaires un peu partout dans le monde.

L’Atelier de création libertaire – qui depuis maintenant 40 ans cherche à créer des ponts entre la pensée et l’action d’une culture libertaire sensible à l’écologie – s’associe à cette démarche en assurant la diffusion du livre Make Rojava Green Again. Nous pensons que nous avons besoin tous les jours d’un élan pragmatique dans les différentes initiatives que nous menons là où nous vivons, mais sans oublier la part d’utopie vers laquelle nous espérons continuer de nous rapprocher.


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