Accueil / Articles / Non classé / Sélection pour le prix Tournesol 2020

Sélection pour le prix Tournesol 2020

- 23 janvier 2020

Sélection pour le prix Tournesol 2020 lors du Festival International de la BD d’Angoulême

Le Prix Tournesol

Tirant son nom de la fleur – symbole des écologistes du monde entier – et du célèbre personnage de B.D., le prix Tournesol est décerné chaque année depuis 1997 lors du Festival International de la BD d’Angoulême. Il récompense un album, paru dans l’année, qui popularise une ou plusieurs des valeurs de l’écologie politique comme la défense de la nature, la justice sociale, la démocratie ou encore le municipalisme. 

Cette année, le jury sera composé de Antonio Altarriba (scénariste, lauréat 2019), Françoise Coutant (vice-présidente de la région Aquitaine), Jonathan Lecarderonnel (association L214), Laurent Lolmede (dessinateur), Benoît Monange (directeur de la Fédération de l’Ecologie Politique) et sera présidé par Eva Sans (porte-parole de EELV). Yves Frémion, ancien député européen écologiste qui a travaillé pendant 38 ans à Fluide Glacial, est quant à lui secrétaire du prix.

Le Lauréat du 24e prix Tournesol sera annoncé le vendredi 31 janvier 2020 lors du Festival International de la BD.

– Selection 2020 –

Aquarius.gifÀ BORD DE ‘L’AQUARIUS’

Lelio BONACCORSO / Marco Rizzo, éditions Futuropolis

Le 1er aout 2018, un collectif de personnalités issues de la société civile, parmi lesquelles Pierre Rabhi, Juliette Binoche, Daniel Pennac et Xavier Emmanuelli, soutient dans une tribune au « Monde » la mission de sauvetage de l’Aquarius affrété par l’association SOS Méditerranée, alors qu’il repart en mer.
En novembre 2017, Marco Rizzo et Lelio Bonaccorso embarquaient à bord de l’Aquarius, un bateau affrété par l’ONG SOS Méditerranée pour sauver des migrants en mer. À bord, une trentaine de personnes, marins, membres de l’association et médecins.
Grâce à cette action citoyenne, c’est plus de 15 000 personnes, de 40 nationalités différentes, qui ont pu être sauvées en 2017. Les auteurs donnent la parole à l’équipage du navire, mais aussi aux migrants recueillis. Des témoignages poignants, insoutenables parfois, qui prouvent hélas, que si les migrants savent pourquoi ils fuient leurs pays, la violence, la guerre, la misère… Ils ne savent rien de ce qui les attend une fois à bord d’un bateau de passeur.


9782330102784.jpgECOLILA

François Olislaeger, éditions Actes Sud

Une fable sur le rapport entre l’homme et la nature, au cours d’une après-midi passée dans un parc entre un père et sa fille de 5 ans. Les jeux et les dessins qu’ils inventeront ensemble, au gré des rencontres, seront autant de propositions, de prises de conscience ou d’idées nouvelles pour préparer demain.


9782754824569.gifFEMME SAUVAGE

Tom Tirabosco, éditions Futuropolis

Dans un futur proche, aux États-Unis, les manifestations  contre les outrances du capitalisme sauvage ont tourné aux émeutes et à la guerre civile.
Alors que la planète elle-même se rebiffe suite aux dérèglements climatiques, les plus riches se sont retranchés dans des zones ultra sécurisées alors que les Rebels se sont réfugiés dans le Nord afin d’échapper à la répression.
Après de nouveaux affrontements, une jeune femme décide de les rejoindre. Elle voyage seule. Très vite, elle va être confrontée à la nature, dans un périple qui la poussera dans ses ultimes retranchements. Elle qui voue à la nature un respect immense, elle découvre vite les difficultés de la survie en milieu sauvage… c’est pourtant au cœur de cette nature hostile qu’elle fera une rencontre qui va bouleverser sa vie.


3658-484x640.jpgHUMAINS, LA ROYA EST UN FLEUVE

Edmond Baudoin & Troub, éditions L’Association

La Roya est un fleuve qui prend sa source en France, au col de Tende, et se jette dans la Méditerranée à Vintimille, en Italie.
Durant l’été 2017, Baudoin et Troubs ont parcouru cette vallée, à la rencontre des membres du collectif « Roya Citoyenne », des gens qui, comme Cédric Herrou, viennent en aide aux migrants qui tentent de passer la frontière.
Comme à leur habitude (Viva la vida, Le Goût de la terre) ils ont rempli leurs carnets de portraits et ils interrogent avec bienveillance et simplicité la violence du monde et l’humanité qui en jaillit. Cette fois ils sont ici, dans le sud de la France, confrontés au racisme et à la solidarité, et cette question qui ne les quitte pas : « pourquoi pour moi c’est possible et pas pour un Afghan, un Soudanais, un Érythréen, un…? »
Préfacé par J. M. G Le Clézio, Humains interroge notre vivre ensemble et notre projet européen, confronté aux migrations politiques aujourd’hui et climatiques demain, et nous rappelle que ce que les états qualifient de flux, représente en fait de précieuses vies humaines.


9782283033296-38f09.jpgLES INDEGIVRABLES VI : CHAUD DEVANT !

Xavier Gorce, éditions Buchet-Chastel

Satiriques, ridicules, mordants, givrés, incorrigibles… : en un mot, indégivrables !
Ces drôles de petits manchots, dont l’allure humaine, les travers, les convictions en font nos doubles inconséquents, dérisoires et burlesques, habitent une banquise en péril qui évoque notre planète malmenée.
Des conséquences du réchauffement climatique aux contradictions de nos modèles alimentaires, du poids des lobbies à l’inaction des politiques, entre petites lâchetés et scandales insupportables, c’est toute l’absurdité de nos comportements que Xavier Gorce dénonce ici avec son humour grinçant. Et en pointant nos incohérences, il réveille nos consciences…


9782203196773.jpgLE LOUP

Jean-Marc Rochette, éditions Casterman

Comme dans son précédent album, l’action se déroule au cœur du Massif des Écrins, dans la vallée du Vénéon. Un grand loup blanc et un berger vont s’affronter passionnément, jusqu’à leurs dernières limites, avant de pactiser et de trouver le moyen de cohabiter.
Rochette célèbre une nouvelle fois la haute montagne, sa beauté, sa violence ; l’engagement et l’humilité qu’il faut pour y survivre.
Il tente aussi, par la fiction, de trouver une porte de sortie au conflit irréductible de deux points de vues, justes l’un et l’autre : les bergers qui veulent protéger la vie de leurs bêtes, les parcs qui tentent de sauver des espèces en voie d’extinction.


29f8c72c34ad475f1e01868b12759da3.jpgON N’EST PAS DU BETAIL !

Le Cil Vert / Jean-Fred Cambianica, éditions Delcourt

Braillane serait prêt à tout pour séduire Perrine, même à ne plus manger de viande et à militer pour le bien-être des animaux… mais quand on se renseigne bien, on se rend vite compte qu’elle a raison, Perrine !
Encouragés à s’occuper d’animaux par leur professeur, les élèves de la classe de Braillane se passionnent pour la cause animale. Très vite, certains d’entre eux se sentent même prêts à remettre en question les usages alimentaires et le rapport à l’animal hérités de leurs aînés… Présenté avec humour, ce premier socle d’informations sur la condition animale est destiné aux jeunes lecteurs.


album-cover-large-38845.jpgTHOREAU ET MOI

Cédric Taling, éditions Rue de l’échiquier

Nourri de lectures sur les risques écologiques et l’urgence d’une descente énergétique radicale, Cédric, artiste peintre quadragénaire parisien, est traversé par de profondes angoisses existentielles. Cette sensibilité particulière le met mystérieusement en contact avec l’esprit de Henry David Thoreau (1817-1862), figure fondatrice de la philosophie décroissante. Celui-ci apparaît régulièrement à Cédric, tel un Jiminy Cricket d’aujourd’hui, empruntant au fil de leurs rencontres diverses formes animales et végétales plus ou moins abouties – une sorte d’incarnation animiste de leur empathie commune pour la nature. Ils poursuivent ainsi une conversation philosophique intermittente qui leur permet de constater qu’à deux siècles d’écart, les problématiques issues de l’exacerbation du capitalisme et du consumérisme demeurent inchangées. Malgré les avancées scientifiques et technologiques, les humains persistent à succomber aux mêmes folies plutôt que de rechercher les plaisirs simples.
Temporairement séduit par les thèses des collapsologues puis des survivalistes, Cédric finit par trouver un terrain à la campagne, près d’un lac, pour y construire une maison hobbit autosuffisante.
Très librement inspirée de Walden, ou la vie dans les bois, le chef-d’oeuvre de Henry David Thoreau, cette bande dessinée retrace la prise de conscience écologique d’un homme d’aujourd’hui et pose la question universelle du changement de vie : face aux impasses de notre modèle social, comment mener une existence qui a du sens ?


yasmina-et-les-mangeurs-de-patates.jpgYASMINA ET LES MANGEURS DE PATATES

Wauter Mannaert, éditions Dargaud

Pour aider son père qui a du mal à joindre les deux bouts, Yasmina, une jeune fille cordon bleu, a pris l’habitude de cuisiner équilibré sans dépenser un centime. Elle utilise ainsi des légumes cultivés par ses amis Cyrille et Marco et cueille des plantes comestibles dans la nature. Et lorsqu’un ingrédient en particulier vient à manquer, elle enfile sa cagoule et s’infiltre incognito dans le potager qu’une singulière voisine cultive sur le toit de son immeuble.
Mais un jour, Tom de Perre, un entrepreneur véreux, décide de mettre sur le marché un produit tout particulier : une patate qui rendrait les gens accros. Le quotidien de Yasmina vole aussitôt en éclats : ses amis ont reçu l’interdiction de cultiver leurs terres, les magasins ne proposent plus que cette mystérieuse pomme de terre, et son père se met à se comporter bizarrement.
Il n’en faut pas plus à Yasmina, qui se met à enquêter sur cette étrange patate qui met la ville sens dessus dessous.


-Hors Concours-

Cette BD ne concourt pas pour le prix Tornesol 2020 mais elle est recommandée par l’équipe de sélection.

9791090875807-a5d7d.jpgBON DIEU ! CA FAIT PLAISIR DE RESPIRER UN PEU L’AIR DU PAYS

Pierre Fournier, éditions Les Cahiers dessinés

Dessinateur absolument singulier, virtuose et sans concession, Pierre Fournier commence sa carrière dans les pages d’Hara-Kiri en dressant un portrait au vitriol de la société française sous le général de Gaulle, puis sous Georges Pompidou. Il invente, ou exacerbe, différentes formes graphiques, passant de la page manuscrite à peine illustrée au reportage de guerre imaginaire. Il observe aussi la vie ordinaire des gens, rapporte avec truculence leurs conversations dans le métro, dans les cafés et au bureau, dénonce les guerres coloniales et post-coloniales, la pollution industrielle, l’urbanisme ravageur, s’inquiète de la menace d’une guerre atomique.
Poursuivant leur travail de réhabilitation de Pierre Fournier, les Cahiers dessinés présentent ici la partie dite « bête et méchante » de l’œuvre protéiforme de cet artiste inclassable, dont le nom longtemps oublié reparaît aujourd’hui, à l’heure de l’urgence écologique.

Partager sur :