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Catastrophes nucléaires et «normalisation» des zones contaminées

- 19 mai 2016

Comment les nucléaristes ont-ils réussi à banaliser le mal radioactif à ce point? Par quels moyens, stratégies et mots d’ordres les instances gouvernantes sont parvenues à formuler le problème en termes de modalités d’évacuation, voire de sa légitimité, alors qu’on devrait plutôt discuter collectivement de la légitimité à continuer à faire usage d’installations qui ont un potentiel de transformation et de destruction inégalé sur les territoires, les ressources naturelles, les espèces vivantes, et les corps humains?

La minimisation des impacts catastrophiques d’un accident nucléaire est en passe de devenir un grand classique de notre temps, et ce non seulement dans les pays où la présence d’installations nucléaires est importante, comme la France, ou dans les pays ayant déjà subi un accident, comme le Japon ou la Biélorussie, mais également dans les pays qui en sont dépourvus. Cette minimisation, qui semble s’imposer avec force, relève de la capacité de «résilience» des nucléaristes, c’est-à-dire des industriels, des Etats nucléaires, ainsi que de certaines instances de régulation, nationales comme internationales.

Comment les nucléaristes ont-ils réussi à banaliser le mal radioactif à ce point? Par quels moyens, stratégies et mots d’ordres les instances gouvernantes sont parvenues à formuler le problème en termes de modalités d’évacuation, voire de sa légitimité, alors qu’on devrait plutôt discuter collectivement de la légitimité à continuer à faire usage d’installations qui ont un potentiel de transformation et de destruction inégalé sur les territoires, les ressources naturelles, les espèces vivantes, et les corps humains?

En partant de ces questions, la présente note souhaite contribuer à l’avènement d’un débat politique et citoyen, qui n’a que trop tardé, autour de la problématique des territoires contaminés en cas d’accident nucléaire.

LesNotesDeLaFEP-NucleaireZonesContaminees-Mai2016.pdf application/pdf 387.67 Ko

SOMMAIRE DE LA NOTE

I. Gérer l’ingérable. Naissance des « zones » comme outil managérial.

Des «zones d’exclusion» aux «zones d’évacuation»

Le dispositif de zonage: une prise de risque à géométrie variable

II. De Tchernobyl à Fukushima: des zones  en mouvement

Des zones évacuées aux terres à reconquérir

Le «casse-tête» des évacuations volontaires

Les enjeux politiques et économiques de la normalisation des zones contaminées

Des normes sanitaires anormales pour des zones à «normaliser»

Les guides de «réhabilitation participative»: ou comment apprendre à vivre dans un monde contaminé

III. Vers la disparition de «zones» dans l’après Fukushima?

De la gestion des dégâts matériels à l’administration de la psychologie sociale

Conclusion

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Cette note a été intégrée à la plateforme Beyond Cop 21 dans l’article «Le quotidien nucléaire» du dossier «De Tchernobyl à Fukushima: une filière dans l’impasse».

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