La troïka des créanciers d'Athènes est de retour en Grèce cette semaine pour examiner les finances du pays. Son avenir et son maintien dans la zone euro dépendent en effet de l'avis de ces experts.
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- Qui compose la troïka ?
Elle est composée d'experts financiers de la Commission européenne (CE), de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI). Le chef de mission de la Commission est l'Allemand Matthias Mors. Un autre Allemand, Klaus Masuch, est à la tête de celle de la BCE, tandis que la délégation du FMI est emmenée par le Danois Poul Thomsen.
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- Que fait la troïka ?
Les "hommes en noir", comme les a un jour surnommés le ministre des finances espagnol, Luis de Guindos – en référence au surnom des agents du FBI, la police fédérale américaine – s'assurent régulièrement que les pays placés sous programme d'aide financière remplissent les conditions exigées en échange de cette aide.
Ils vérifient l'état des finances, constatent si les réformes promises ont été entreprises et, en Grèce notamment, font le point sur l'état d'avancement du programme de privatisations. A l'issue de son évaluation, la troïka publie un rapport qui doit servir de base au FMI et à la zone euro pour décider de la poursuite ou non du programme d'aide.
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- Comment les Grecs voient-ils la troïka ?
Pour beaucoup de Grecs, les experts financiers des créanciers d'Athènes sont un symbole des réformes douloureuses entreprises par leur pays au cours des deux dernières années : réforme des retraites, suppressions de postes de fonctionnaires et autres coupes budgétaires.
Les visites de la troïka dans le pays sont accompagnées de manifestations, l'obligeant parfois à reporter des rendez-vous. Un syndicat de policiers a même proposé pendant plusieurs mois, par dérision, une récompense en échange de l'arrestation des membres de la troïka, accusés d'avoir détruit le lien social en Grèce.
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- Quelle est la situation actuelle en Grèce ?
Les réformes ont pris du retard à la suite des élections qui se sont déroulées au printemps, et de la difficile formation d'un gouvernement de coalition.
La Grèce doit dégager 11,5 milliards d'euros d'économies en 2013 et 2014 en contrepartie de la ligne de crédit de 130 milliards d'euros qui lui a été accordée en mars, en plus d'une première aide de 110 milliards d'euros consentie en 2010.
Selon la presse grecque, les mesures envisagées concerneraient une baisse des retraites d'environ 3,5 milliards d'euros, une réduction des dépenses de santé de 1,47 milliard et une baisse de 517 millions du budget de la défense.
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- Quand la troïka rendra-t-elle son rapport ?
Il devrait être terminé d'ici "fin septembre, début octobre", a annoncé fin août un porte-parole de la Commission européenne. Le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, a indiqué mardi qu'il allait "pouvoir être publié en octobre".
Il permettra à la zone euro et au FMI de décider si les conditions pour débloquer une nouvelle tranche d'aide de 31,5 milliards d'euros au pays sont remplies et, si besoin, réviser les exigences formulées vis-à-vis d'Athènes.
Sans cette aide, l'Etat grec serait rapidement incapable de faire face à ses échéances et se retrouverait en faillite avant la fin de l'année.
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